Depuis quelques jours, tout le monde s’émeut. Un grand changement est annoncé pour la rentrée scolaire 2016. Non, je ne parle pas de la réforme des collèges, quoi qu’il y en aurait des choses à dire à ce sujet, même si nous n’en sommes pas loin, car les deux touches à l’éducation : la réforme de l’orthographe.
En fait, la réforme de l’orthographe n’est pas nouvelle, puisque c’est une demande qui avait été formulée par l’Académie française en 1990. Rassurons-nous, l’ancienne orthographe restera acceptée. Mais, je ne peux pas m’empêcher de me poser quelques questions : quel est le réel intérêt de cette réforme ? La décision viendrait des éditeurs, et non pas du gouvernement.
De la difficulté d’écrire correctement.
Soyons honnête : la langue française n’est vraiment pas facile à apprendre, elle est truffée d’exceptions, la faute nous guette presque à chaque phrase. La réforme a beau être facultative, elle ne passe pas, elle agace, mais elle sera bien appliquée dans les nouveaux manuels scolaires. Au total, un peu plus de 2000 mots vont voir leur orthographe se simplifier, le souhait étant de rendre « son usage plus sûr ». Et pourtant, certaines facéties de notre jolie langue ne sont que l’âme de son passé, notamment en ce qui concerne les accents circonflexes, notre fameux chapeaux chinois, qui marque dans plusieurs mots l’ancienne présence d’un « s ».
Quelques modifications :
Voici, en résumé, quelques modifications qui vont entrer en vigueur avec cette réforme :
- Suppression de l’accent circonflexe sur les « i » et les « u », sauf quand il s’agira d’une terminaison verbale (le subjonctif est sauf !), sur les noms propres, ou quand il y aura un risque de distinction du sens (l’adjectif « mûr » ne se prendra pas le mur … et un jeune pourra faire un « jeûne »).
- Certains accents changent de côté : « sècheresse », « règlementaire ».
- Les traits d’unions vont prendre congé que ce soit pour le mot « weekend » ou « millepatte ».
- Le tréma change de place ! Ainsi « aiguë » devient « aigüe », « ambiguïté » « ambigüité ».
- Le son « ph » pourra être remplacé par le « f », ainsi le « nénuphar » deviendra « nénufar ».
- Les verbes en « eler » et « eter » s’écriront comme « peler », comme dans « j’amoncèle » au lieu de « j’amoncelle ».
- etc.
Force est de constater que certaines modifications étaient déjà adoptées : le mot « évènement » a depuis longtemps cédé son deuxième accent grave dans de nombreux textes, « extraterrestre » s’est déjà délesté depuis quelques années de son tiret. Mais, je ne peux m’empêcher de penser qu’autoriser l’écriture du mot « ognon » ou encore celle de « nénufar » ne rendra pas la langue plus sûre, juste simpliste. Le seul avantage serait peut-être que nos petites têtes blondes deviendraient alors plus douées en orthographe, certaines fautes n’en seraient plus, mais il ne s’agirait que d’un leurre : il n’y aurait pas de progrès. Et, dans cette manie qu’on a de vouloir toujours tout simplifier, au risque de se perdre, je me demande jusqu’où on serait prêt à aller.
Retrouvez toutes les modifications, et leurs causes, ici!
Ah non! Rendez-moi mes accents! Ne dénaturez pas les mots! Si la langue française est si difficile à apprendre, il faut créer des programmes qui donnent envie de lire à la jeunesse! C’est ainsi que l’orthographe s’apprend, pas en court magistral!
C’est la même chose en science. À force de tout simplifier, les étudiants arrivent à la fac en étant bons à rien…
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déjà les étudiants en lettres, en licence de lettres, c’est la cata parfois ….
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Pendant ce temps-là, on ne parle pas de politique.
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Ah ça, c’est bien vrai, c’est d’ailleurs un reproche qui commence à monter …
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Nénufar et ognon me désolent, mais weekend me semble OK. J’ai ici un vieux catéchisme écrit par Jean Couturier et publié en 1854. On peut y lire: « Je ne croirois pas à L’Evangle si l’Eglise ne m’y autorisoit ». On y lit aussi « enfans », « fondemens », »monumens », « bienfaisans », »testamens », mais « testament », comme si à un moment donné, les mots se terminant par t, voyaient celui-ci simplement remplacé par un s lorsqu’on les met au pluriel. Il y a sans doute eu plusieurs révisions de la langue au cours des siècles et sans doute qu’à chaque fois, il y a aussi eu des grincemens de dens. Il faut s’y faire je suppose.
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Oui, les transformations finalement sont naturelles, et appartiennent à notre langue. « Nénufar » avait d’ailleurs déjà été écrit ainsi au cours du 18ème !
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Merci pour cet article, la richesse de notre langue m’engage à dire: »Ne touche pas à ma langue! Et tout le reste c’est de la poudre aux yeux! Encore un politique qui veut laisser sa griffe! Marre! . » Bon WE
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Merci, ce serait plutôt les académiciens (et éditeurs) que les politiques, mais, force est de constater qu’on parle plus de ça que des problèmes de fond …
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Je suis tout à fait d’accord avec toi.
Par contre, il y a quelque chose qui m’a profondément gonflée.
La réforme date de 1990 et tout le monde a l’air de débarquer.
Et la cerise sur le gâteau, ça a été le bazar que ça a provoqué sur Facebook, des gens qui disent « oh mon dieu on saccage notre langue » alors qu’ils écrivent « salut sa va »… Pathétique !
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Oui, beaucoup de bruits pour quelque chose qui n’est, finalement, pas dramatique, contrairement à beaucoup d’autres informations …
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Bonsoir, je viens t’annoncer que tu as été nominée pour participer au Liebster Award ! J’espère que tu prendras autant de plaisir que moi à participer à ce tag. :3 Tu trouveras les modalités par ici : https://ideesalire.wordpress.com/2016/02/07/tag-1-liebster-award/
J’ai hâte de pouvoir lire tes réponses !
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Bonjour, oh, merci, je vais aller lire ça !
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