Quand on a que l’humour, Amélie Antoine.

Quand on n'a que l'humour...

C’est l’histoire d’un humoriste en pleine gloire, adulé de tous, mais qui pense ne pas le mériter.Un homme que tout le monde envie et admire, mais que personne ne connaît vraiment.

Un homme blessé qui s’est accroché au rire comme on se cramponne à une bouée de sauvetage.

C’est aussi l’histoire d’un garçon qui aurait voulu un père plus présent.

Un garçon qui a grandi dans l’attente et l’incompréhension.

Un garçon qui a laissé la colère et le ressentiment le dévorer.

C’est une histoire de paillettes et de célébrité, mais, surtout, l’histoire d’un père et d’un fils à qui il aura fallu plus d’une vie pour se trouver.

Mon avis :

Je n’ai pas encore lu Fidèle au poste, le roman qui a fait connaitre l’auteure. J’y ai bien pensé, quelques fois, mais il y avait tant de critiques sur ce roman (souvent élogieuses), que j’ai préféré retarder l’échéance. La question ne s’est pas posée pour cette nouvelle publication. J’ai tellement été interpellée par le titre et la quatrième de couverture, que je ne pouvais que vouloir le découvrir, au plus vite. Et quelle bonne idée !

C’est quoi la vie d’un humoriste ? Sont-ils toujours prêts à rire, jamais sujets à la moindre once de tristesse, à la moindre angoisse ? Sont-ils capables de faire rire sur demande ? C’est tout un tas de questions auxquelles Édouard Besson est confronté. S’il se sent bien sur scène, une angoisse terrible lui bouffe les tripes avant chaque spectacle, et un énorme vide le terrasse quand il en sort. Et pourtant, rien n’apparait. Son succès est phénoménal, au point qu’il arrive à remplir de spectateurs le Stade de France, comme si c’était une formalité. Mais pourquoi ressent-il ce besoin, à tout prix, de faire rire ?

Pour Arthur, Édouard Besson n’est pas cet homme drôle, au cœur tendre et grand. C’est un père qui brille plus par son absence que par son talent, avec lequel il ne se sent aucune affinité. Il décide même de changer son nom, afin qu’il ne soit pas catalogué comme le « fils de » et garde bien secret le lien qui les unit. Il garde une rancœur envers son père, enfouie au fond de lui.

Et puis, il y a cet acte, auquel Arthur aura du mal à croire. Un acte qui lui permettra, le temps d’une quête, de mettre un vrai visage sur celui de l’humoriste.

Comme elle est belle, cette histoire ! Touchante, prenante, terriblement réussie. Le roman se divise en deux parties : la première est centrée sur l’humoriste, la seconde sur son fils : j’ai beaucoup aimé l’idée, puisque cela nous permet d’avoir deux points de vue sur un seul personnage.

Les personnages sont très bien brossés : on les imagine, sans la moindre difficulté. J’ai beaucoup apprécié dans la première partie l’alternance entre Édouard à l’âge adulte, et le personnage quand il était enfant, un petit garçon bègue qui devait souvent grandir dans le silence, avec son frère, Jonathan. Et puis, il y a eu cet accident. Dans cette partie, l’auteure reprend des mots de la dernière phrase (voire la phrase entière) d’un chapitre pour ouvrir l’autre : j’ai vraiment apprécié ce procédé, et j’essayais d’imaginer ce que cela pouvait annoncer pour le chapitre suivant, quand la temporalité changeait. La seconde partie est tout aussi prenante, mais je n’en dirai pas trop ici…

Un roman coup de cœur, qui nous donne envie de parler à nos proches, de les écouter, de leur dire qu’on les aime.

Un roman de grande qualité, qui prend aux tripes et qui nous émeut.

L’écriture d’Amélie Antoine est quasiment parfaite, l’histoire ne souffre d’aucun ralentissement. Si le roman peut sembler léger, l’histoire est profonde et amène à réfléchir. Elle pose la question des masques que nous portons, que ce soit face aux inconnus ou face aux membres de notre famille.

Retrouvez l’avis de Sara sur son site La Fée Lit !

7 commentaires sur « Quand on a que l’humour, Amélie Antoine. »

Un petit mot

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur la façon dont les données de vos commentaires sont traitées.