Dans le monde de Léa et Tom, les rues et les établissements scolaires ont des noms de femmes célèbres, et ce sont les hommes qui s’occupent des enfants. Comme dans toutes les écoles, on apprend que le féminin l’emporte sur le masculin, » parce qu’il est réputé plus noble que le masculin à cause de la supériorité de la femelle sur le mâle « . Il en est ainsi depuis la nuit des temps, et personne ne semble vouloir remettre en cause cet ordre établi. Pourtant, Léa et Tom voient bien que quelque chose ne va pas… Alors, ils se mettent à réfléchir, et détricotent ensemble les clichés de ce monde où règne la domination féminine.
Mon avis :
Dans cette société renversée, les femmes sont à l’honneur. On accorde au féminin, on parle de « fille manquée », d’histoires à « l’eau de bleuet », ou même encore des « hommes publics ». Les rues ont des noms de femmes, ces dernières sont plus payées que les hommes, vous voyez le tableau.
Léa, la narratrice, et Tom, son frère, évoluent dans cette société. Leur père est antisexiste. Il propose régulièrement à ses enfants de réfléchir à la position des hommes et des femmes dans la société, chose très intéressante, ce qui leur permet de comprendre que tout n’est pas normal…
C’est un roman qui m’a amusée, dans un premier temps. Voir les rôles qui s’inversent, c’est plutôt drôle, j’ai même parfois dû remettre la situation dans le « bon ordre » (c’est-à-dire d’inverser les rôles de l’homme et de la femme) pour mieux comprendre. Vient alors le moment de la réflexion : si dans un premier temps les situations sont cocasses, c’est notamment parce qu’on sait que cela n’arrivera jamais. Pourtant, quand on reprend l’ordre actuel, cela arrive tous les jours, tellement qu’on ne s’en offense plus. Pourquoi ?
En peu de pages, Florence Hinckel pointe du doigts les inégalités et les aberrations que doivent vivre les femmes, sous le seul prétexte de leur sexe. Mon moment préféré ? Quand Léa fait la fête car elle a ses premières règles, et quand elle conclut » Heureusement qu’on fait la fête pour ça. Déjà que ce n’est pas pratique, alors si en plus il fallait en avoir honte et ne jamais en parler, ce serait horrible. »
A mettre entre toutes les mains des ado. Ce roman est aussi un bon point de départ pour parler de l’égalité entre les hommes et les femmes, en sus du statut de la femme.
Un bon petit roman engagé à découvrir à l’école des loisirs !
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