«Je me suis laissée prendre, comme une fille facile.» Ainsi parle Iris avant de se donner la mort. C’est un choc pour l’ensemble du lycée mais surtout pour Emma, Tom et leurs amis. Conscients d’avoir mal agi, ils tiennent à mieux comprendre ce qui s’est passé et à défendre la mémoire d’Iris.
Mon avis :
J’avais hâte de lire ce livre, mais j’ai été déroutée assez vite. Je lis beaucoup de romans jeunesse, j’enseigne auprès des jeunes, et j’ai été perdue par le vocabulaire, ces « mots et expressions » dont on trouve la définition à la fin du roman et qui n’appartiennent pas à « mes jeunes ». Puis, j’ai essayé de m’en détacher pour mieux entrer dans cette histoire polyphonique.
Iris est morte. Elle s’est tuée. Cette « fille facile » qui avait couché avec un nombre affolant de lycéens ne supportait plus sa vie. Pourquoi ? Que se passait-il vraiment ? Que cachait Iris ? Et si en agissant ainsi, elle essayait de faire taire une autre violence ?
A l’annonce de son décès, c’est la sidération. Elle n’était pas aimée de tous, cette Iris, mais une telle nouvelle secoue forcément. Elle remet en cause les jugements, les réactions. Elle fait comprendre – trop tard – qu’on est certainement allé très loin. Trop loin. Des vidéos ont tourné. Des mots s’y sont ajoutés. Des paroles lâchées à son passage, mais aussi des messages envoyés. Une fois. Deux fois. Tout le temps. Un harcèlement, sans lueur d’apaisement.
Je pensais que c’était un roman sur le harcèlement d’Iris. En réalité, c’est plus que ça. Gilles Paris nous entraine dans les méandres du comportement des adolescent(e)s. On se cherche, on se toise, on tente. On cherche l’amour, le sexe, l’oubli. C’est violent, souvent. Ce n’est pas le monde adolescent que je connais, mais c’est un monde qui existe.
En résumé : j’aurais pu rester à côté du récit, à cause de ce langage « jeune » qui donne parfois l’impression de vouloir faire un listing. Heureusement, ce ne fut pas le cas. Les histoires, les voix sont fortes et à découvrir.
Un roman paru aux éditions Gallimard !