[Les petits] Fantomelette, Charlotte Erlih et Marjolaine Leray

 

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Fantomelette est inquiète… Elle a tout essayé, mais rien n’y fait: elle ne fait peur à personne! Et un fantôme qui ne file pas la frousse, c’est comme une sorcière sans pustules: c’est ridicule!

Une histoire hilarante pour apprendre à s’accepter tel que l’on est !

Mon avis :

J’ai plusieurs albums à vous présenter, mais celui-ci est un tel coup de cœur, qu’il a bien le droit à un seul article rien que pour lui…

Quand j’ai vu cette couverture la première fois, lors d’un salon, je me suis dit successivement :

  • Haaaaaaaan ! Il est trop beaaaaaaaaau !
  • Haaaaaaaan ! C’est écrit par  Charlotte Erlih ! LA Charlotte Erlih qui a écrit (entre autres) Bacha Posh !

Alors je suis allée voir les deux artistes en fin de matinée. J’avais sous les yeux l’album, magnifique : un petit fantôme dessiné avec simplicité, mais qui nous donne tellement d’émotions, et leurs mamans en arrière plan. Je n’en menais pas large ! En fait, pour tout vous avouer, j’étais un peu intimidée. Il y avait quelqu’un ensuite à ma table, donc je les ai quittées, dans l’idée de mieux les retrouver plus tard…

MAIS, ce ne fut pas le cas. Le temps que je lève la tête, l’après-midi, et BOUM ! Elles s’étaient envolées. J’ai hésité entre : pleurer (mais j’ai la larme timide en public) ou me consoler avec l’album. J’ai opté pour la deuxième solution.

Et, vous l’avez compris, ce livre est un petit trésor. Le pauvre fantôme n’arrive pas à faire peur, malgré toutes ses (vaines) tentatives.

 

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Bref, elle a un peu l’impression d’être un sous-fantôme…

Mais rassurez-vous, tout se termine bien pour elle !

Le texte est poétique et drôle. J’ai adoré le lire, il fait d’ailleurs beaucoup rire ma fille, comme les dessins. J’adore tous les visages et toutes les formes que prend notre petit fantôme.

A travers ce petit personnage original, l’enfant comprendra qu’il faut apprendre à s’accepter tel que l’on est, et à faire de nos faiblesses une force. Exit les complexes !

Un magnifique album, publié aux éditions Gallimard, que je vous recommande chaudement !

Et si, comme moi, vous tombez sous le charme des dessins de Marjolaine Leray, son site est !

 

[Jeunesse] Rattrapage, Vincent Mondiot

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Présentation de l’éditeur :

Un monologue puissant contre le déni, une parole qui se libère pour combattre le harcèlement scolaire.

Un simple échange de regard, le jour du rattrapage du Bac, et tout lui revient en pleine figure. Elle, c’est la jolie fille populaire, comme il en existe dans tous les lycées. Cette année, elle faisait partie des forts, des puissants, de la meute, et n’hésitait pas avec son groupe à se moquer de tous les moches, les geeks, les nuls en cours. Ils avaient même créé un groupe Facebook, l’Association des Cassos Anonymes, pour pouvoir partager leurs vannes et leur mépris, à grands renforts de photos et de vidéos. Lui était l’un de ces “cassos”, leur cible favorite avec qui ils sont allés si loin qu’il a fini par craquer… Les mois ont passé. Le voilà assis comme elle à attendre dans le hall.
Lui dont elle craint maintenant le regard, rongée par les remords.

Mon avis :

Quel texte ! Comme l’indique le titre de la collection dans lequel il vient de paraitre, « d’une seule voix », ce récit se lit d’une traite, pas seulement parce qu’il est court (79 pages), mais parce qu’il est terriblement prenant et percutant.

Dans ce monologue livré en un souffle, nous découvrons notre narratrice le jour de l’oral de rattrapage du Bac. Elle a la gueule de bois après avoir fêté l’obtention du diplôme de ses camarades, sans vraiment comprendre pourquoi elle a voulu arroser ça. Elle a pris ses notes pour quelques révisions de dernière minute, mais elles ne sont là que pour lui donner une constance : elle est incapable de se concentrer sur leur contenu.

Autour d’elle, « des inconnus », « d’autres échecs scolaires dans [s]on genre venus des quatre coins du département pour faire croire que tout n’est pas encore perdu. » Elle finit bien par voir une fille de son lycée, qu’elle nomme en secret « la rousse aux yeux de poisson », mais n’a aucune envie de discuter avec elle. Et, il y a lui. Cet élève qui aurait pu être à la soirée de la veille, mais qui n’y était pas. Cet élève « habillé comme un épouvantail », « un type aux cheveux gras avec des boutons sur la gueule, qui marche d’un pas traînant, les épaules voutées ». Rien à voir avec elle, l’une des filles les plus populaires du lycée « On est aux deux extrêmes de la chaîne alimentaire lycéenne. Je suis le genre de fille qu’il ne peut même pas rêver d’avoir un jour comme copine. »

Elle passe son temps à le regarder, à se demander s’il l’a vue ou s’il fait exprès de réviser. Mais elle se souvient aussi de ce qui s’est passé, un matin du mois de décembre, « un incident ». Et de dérouler dans les grandes lignes ce qui a pu se produire pour que tout se termine ainsi.

En pleine plongée dans la tête de l’une des harceleuses, on assiste à une sorte d’auto-justification bien mal en point. Notre narratrice n’est pas là pour faire son mea-culpa. Les plus forts humilient les plus faibles, c’est comme ça. Aucun sens n’est donné à l’acharnement dont l’adolescent a été victime, un comportement qui l’a conduit à vouloir répandre son sang. Ce qui intéresse notre narratrice, c’est de savoir le regard qu’il porte encore sur elle. L’empathie ? Elle ne connait pas. Jusqu’aux dernières pages.

Ce texte est une petite merveille. Vincent Mondiot dissèque les pensées d’une harceleuse et nous déroute par la violence de ses sentiments et de ses mots. Récit incisif, notre narratrice est en constant équilibre entre la culpabilité et l’impossibilité d’exprimer des regrets sincères.

J’ai beaucoup aimé les différents titres de tableau donnés au fil des pages.

Et que dire de l’écriture ? Brute et sans fioritures, elle sert magistralement le sujet.

Je suis ravie d’avoir découvert cet auteur (merci Joanne Richoux et Caroline !).

NB : Je suis intriguée par les excuses inscrites sur la page des remerciements, avant ces derniers.

 

 

 

[Jeunesse ado / YA] Plastique apocalypse, Arthur Ténor

 

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À l’origine, le Plastivorax était une formidable avancée en biotechnologie. Côté pile, on allait traiter sans résidu ni pollution tous les déchets en plastique de la Terre. Côté face, son inventeur empocherait des milliards de dollars. Mais c’était sans compter avec le petit détail qui tue. Une broutille que refusa de voir cet apprenti sorcier qui croyait tout maîtriser, jusqu’aux lois de la nature. Résultat : rien moins que la fin du monde – enfin… tel que nous le connaissons.

Mon avis :

Le Plastivorax, qu’est-ce que c’est ? Une découverte qui changera le monde promet Richard Buttler, le PDG de Bio Tech Ingénierie. Il ne croit pas si bien dire.

Minuscule créature, inoffensive en apparence, le Plastivorax se nourrit de plastique en transformant ce dernier en un composé carboné : le rêve ! Finie la pollution ! La méthode ? Grâce à la chaleur, la bactérie se réveille. Elle contient un gène qui lui permet de se développer très rapidement, entrainant l’arrivée de milliards de minuscules créatures, ce qui rend la destruction du plastique très rapide. Autre point fort : un autre gène réduit sa vie à une dizaine de minutes, ce qui veut dire qu’une fois le travail terminé, les bactéries meurent. C’est ainsi que le PDG présente la découverte de Dimitri Karadine sur un plateau télé, se l’appropriant. Face à son écran, Dimitri Karadine fulmine. Mais, il n’a pas le temps de se lamenter sur le vol de son idée : quelqu’un sonne à la porte de sa maison, un de ses collègues. Il a découvert des spores de Plastivorax, ce qui signifie que la bactérie ne meurt pas, elle sommeille, et il suffit d’un peu d’eau pour la réanimer.

Dans un monde où règnent le plastique et l’envie de s’enrichir peu importe les conséquences, le danger approche à grand pas. Les bactéries mangent tout le plastique sur leur passage, provoquant des perturbations, des incendies puis des catastrophes. Elles se rapprochent d’ailleurs des centrales nucléaires…

Comment ne pas se sentir concerné par le sujet ? La pollution n’est plus à démontrer, les océans se transforment en décharge de plastique, nous ne savons plus quoi faire des déchets que nous surproduisons. J’ai un gros coup de cœur pour ce roman. Arthur Ténor capte très rapidement notre attention et signe ici une fable percutante. Bravo ! Ce roman trouvera sa place dans les CDI de nos établissements scolaires et devrait plaire à nos élèves (je pense notamment aux 3èmes).

Pour celles et ceux qui ont le livre (les autres, il faudra vous le procurer), j’ai beaucoup aimé à la page 69 la remarque sur les accords internationaux… une petite phrase qui semble simple mais qui, selon moi, ne peut que nous amener à nous interroger sur notre futur.

Retrouvez les premières pages sur le site de la maison d’édition Le Muscadier !

Autres romans parus dans la collection Rester Vivant :

[Jeunesse / ado] A la belle étoile, Eric Sanvoisin

[Jeunesse] Le réveil de Zagapoï, Yves-Marie Clément

[Jeunesse/ ado] Trouver les mots, Gilles Abier

[Jeunesse/ YA] Emma, Tess Corsac

Fissure, Jean-Paul Didierlaurent

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Présentation :

Dernier représentant d’une entreprise de nains de jardin rachetée par une holding américaine, Xavier Barthoux mène une vie bien rangée entre la tournée de ses clients, son épouse, son chien et sa résidence secondaire des Cévennes. Mais quand il découvre une fissure dans le mur de sa maison, c’est tout son univers qui se lézarde… Animé par une unique obsession, réparer la fissure, il entreprend un périple extrême et merveilleux jusqu’à l’autre bout du monde.

Mon avis :

J’adore Jean-Paul Didierlaurent. Il y a toujours un grain de folie dans ses textes, magistralement bien ficelés et bien écrits, avec une dose de réflexion.

Xavier Barthoux va découvrir un beau jour une fissure dans le mur extérieur de sa maison secondaire, à la campagne. C’est au même moment que numéro 8, un nain de jardin, va se manifester auprès de notre personnage. Branchés sur le même canal, ils vont se mettre à discuter, sans que la femme de Xavier ne se doute de quoi que ce soit.

Et c’est le début d’un grand chamboulement. La fissure va devenir l’obsession de Xavier. Lassé de son mariage autant que de son boulot (il vend des nains !), il laissera les deux tomber progressivement, incapable de lâcher son obsession, cherchant les signes qui lui permettront de comprendre l’origine de cette fissure. Son meilleur compagnon deviendra numéro 8, qu’il emportera partout avec lui (imaginez les scènes, se trimballer partout avec un nain en terre cuite comme si c’était un bébé) même quand il décidera de partir à l’autre bout du monde…

J’ai énormément appréciée  cette lecture, du début à la fin, qui m’a d’ailleurs touchée. On est pris dans l’action, dans la folie qui emporte Xavier, comprenant qu’à travers cette étrange quête, il recherche une part de lui-même. Xavier ose, envoie valser ce qui lui semble tout à coup insipide, une attitude courageuse autant que loufoque quand on en connaît l’origine. Mention spéciale pour le nain, un personnage a la parole drôle et sarcastique.

En bref, une pure réussite et un nouveau coup de cœur.

Je termine par l’extrait que j’ai le plus apprécié, phrase prononcée par un nain de jardin 😉 :

« Tu n’étais peut-être pas encore prêt tout simplement. Les hommes ont tous une fissure quelque part qui les attend, une fissure bien à eux, aussi unique et personnelle que leur ADN. Et si la plupart des gens passent leur vie sans jamais tomber dessus, il arrive que de petits veinards comme toi se retrouvent un beau matin nez à nez avec leur faille et se mettent à gamberger, à remettre tout en cause, à se poser enfin les bonnes questions auxquelles il leur faut soudain trouver des réponses, et peu importe ce que ces réponses se cachent à l’autre bout de la planète… »

D’autres textes de l’auteur :

Le reste de leur vie, Jean-Paul Didierlaurent

Macadam, Jean-Paul Didierlaurent

Le liseur du 6h27, Jean-Paul Didierlaurent

[Jeunesse] Passionnément … à ma folie, Gwladys Constant

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Présentation :

Gwen est une fille sympa et bonne élève. Une fille qui n’a jamais eu d’histoire d’amour. Alors, quand William, le beau gosse, l’un des plus populaires du lycée, pose ses yeux sur elle, son cœur brûle tout de suite. Elle croit avoir trouvé l’âme sœur, l’amour rare qui rend soudain la vie intense. Mais le conte de fées vire vite au cauchemar. Gwen n’était qu’une marionnette, entre les mains de ce garçon.
Alors, pour se sauver et comprendre, elle raconte dans ce carnet intime le piège dans lequel elle est tombée. Un livre bouleversant sur l’amour vampire.

Mon avis :

Alerte, COUP DE CŒUR ! Ce livre est une merveille. Je suis tombée dès les premières pages amoureuse ( platoniquement ! ) de l’écriture de l’auteure, et de son talent indéniable pour nous vampiriser (vous avez compris le choix de ce verbe ? 😉 ) dès les premières lignes.

Gwen débarque dans un nouvel établissement. Rapidement un nouvel élève, l’un des plus canons du lycée, William, vient discuter avec elle. C’est le garçon dont tout le monde rêve : beau, sûr de lui, visiblement intelligent. Gwen tombe sous le charme de son physique, mais aussi de ses paroles. Progressivement, elle cherchera à lui plaire, par tous les moyens. Ils s’aiment, c’est évident. Néanmoins, une ombre au tableau se glisse de plus en plus fréquemment : les colères de William.

La tension est palpable dans le texte. Dès le début, nous savons qu’il est arrivé quelque chose à Gwen, puisqu’elle se trouve dans un hôpital. Toutefois, nous ne découvrons que progressivement la cause de sa présence dans cet établissement, et l’histoire qu’elle a vécue avec William.

Le processus qui mène à la manipulation amoureuse est très bien retranscrit. On sent comment l’emprise se forme autour de Gwen, on comprend que cette emprise pourrait arriver à n’importe qui et que ses conséquences peuvent être dramatiques.

Bref, ce roman est un vrai coup de cœur. L’histoire est parfaitement ficelée, la narration maitrisée et l’ensemble captivant. C’est un livre qui devrait trouver sa place dans tous les CDI, dès le collège. Bravo Gwladys Constant !

 

[Jeunesse/ ado] Trouver les mots, Gilles Abier

Les parents de Gabriel, 16 ans, attendent que leur fils s’explique sur le coup de fil qu’il a reçu la veille. Hier après-midi, son cousin l’a appelé durant douze minutes et vingt-trois secondes…

Mais que dire quand on n’a pas su soi-même trouver les mots pour éviter le pire ?

Mon avis :

J’adore les romans de Gilles Abier. Il a cette capacité de nous emporter dans son histoire, peu importe le sujet. D’ailleurs les romans de l’auteur ne se lisent pas : ils se dévorent.

Trouver les mots est un coup de cœur. Gabriel, le personnage principal, n’est pas quelqu’un de très expansif. Il ne sait pas toujours quoi dire, trouver les bons mots, ceux qui font réfléchir, peut-être même changer d’avis. Alors quand on lui demande le contenu de sa dernière conversation avec son cousin, Julien, c’est compliqué. Mais on sent la culpabilité qui l’envahit : pourquoi ?

« Trouver les mots. Les mots justes. Ceux qui rassurent, ceux qui réconfortent, ceux qui sauvent. Je ne sais pas. »

Les mots ne viennent pas alors Gabriel nous parle de son cousin. Leur relation qui se distendait un peu, Julien jalousant les relations amoureuses de Gabriel, la passion aussi de Julien pour son ordinateur, son talent même pour les bricoler. De fil en aiguille le portrait de Julien nous est dressé. Ce sont ces phrases, anodines en apparence, qui m’ont le plus marquée :

« Mon cousin va jusqu’au bout.

Toujours.

C’est un acharné.

Il ne vit jamais les choses à moitié. »

A ce moment-là, j’ai compris la fin. Cette fin si bien écrite, prenante, troublante, que je vous invite à découvrir.

Le rythme mime parfaitement les pensées et les angoisses du narrateur.

Un énorme coup de cœur qui devrait faire couler beaucoup d’encre !

Retrouvez Trouver les mots sur le site de la maison d’édition Le Muscadier.

Cathy Ytak, Les mains dans la terre

Jours de soleil, Claire Mazard

Orient extrême, Mireille Disdero

Traits d’union, Cécile Chartre

 

Ma fille voulait mettre son doigt dans le nez des autres, Maxime Gillio

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Présentation :

 » Je vois Gabrielle, ma fille, m’observer de son regard indéchiffrable. Pourquoi ce livre ? Après tout, c’est notre passé, sa vie, mes sentiments. Il concerne qu’elle et moi, pourquoi l’exposer aux yeux de tous ? Parce que nous en avons besoin. Parce que nous devons guérir de cet amour contrarié et nous retrouver.
Je n’écris pas un livre sur l’autisme, encore moins un guide ou un mode d’emploi, j’offre les souvenirs que je nous ai volés. L’histoire banale d’un père et d’une fille. »

Chaque jour, les chiffres concernant l’autisme nous alertent 650 000 cas en France … Si chacun est différent, la souffrance de l’enfermement est, pour eux comme pour leurs proches, commune. Une souffrance que Maxime Gillio tenté de contourner avec la force de ses mots, sincères et émouvants.

Mon avis :

Alerte, coup de cœur ! Il m’a été impossible de poser ce livre une fois la première page tournée (je remercie d’ailleurs au passage les collègues qui ont déclaré que j’avais une tête de zombie le lendemain matin).

Qu’on soit un futur papa ou une future maman, la question d’un handicap potentiel concernant le bébé nous effleure, notamment au moment de la mesure de la clarté nucale qui éloigne normalement le spectre de la trisomie. Pourtant, même si la mère a plus de chance d’accoucher d’un enfant en bonne santé, il n’est pas livré avec la mention « garanti sans handicap ».

Pour écrire ce livre, l’auteur s’est inspiré de billets qu’il avait publiés il y a quelques années sur une page Facebook consacrée à sa fille Gabrielle, autiste, et à ce qu’ils vivaient, page qui a connu un grand intérêt. À cela s’ajoutent des commentaires actuels de l’auteur.

Maxime Gillio se défend d’avoir écrit sur l’autisme. À travers ses souvenirs, il nous présente des moments qui ont ponctué leur vie, que ce soit dans les établissements scolaires ou du côté des spécialistes. Ici, pas d’enrobage mielleux, pas de filtre bisounours. Maxime Gillio nous fait part de ses doutes, de ses interrogations, de ses colères, de ses refus. Oui, il est le père de Gabriel, et il l’aime d’un amour profond et sincère, comme ses deux autres enfants qui ne souffrent d’aucun handicap. Non, il n’est pas le père idéal qui accepte tout sans se plaindre, il est juste un père… humain. Et c’est vraiment ça le point fort de ce livre. Un père qui a du mal à se dire que sa vie ne sera plus comme il l’avait imaginée, un père qui craint que sa fille ne quitte jamais la maison, un père qui souffre de ne plus voir sa fille lui accorder des élans de tendresse.

Mais ce n’est pas tout. Ce livre est aussi un témoignage sur la difficulté qu’ont les enfants souffrant d’un handicap à trouver une place dans la société, sans être mis de côté comme des parias. Les institutions ou ceux qui y travaillent ne sont pas toujours de bonne volonté, et même quand ils le sont, ils n’ont pas le mode d’emploi. En tant qu’enseignante, cette partie me parle beaucoup aussi, et quand je vois qu’en début d’année scolaire, au collège, les enseignants n’étaient pas au courant de la présence d’une élève autiste dans leur classe, malgré les insistances des parents de Gabrielle, ça me met vraiment en colère (sincèrement, je les ai insultés en lisant certains passages) comme la façon dont est géré son « cas » par certains enseignants. Alors j’imagine sans peine ce qu’ont pu ressentir les parents de Gabrielle, tous les deux enseignants (ancien enseignant pour l’auteur).

En bref, un énorme coup de cœur pour ce livre puissant, poignant, tendre, cynique et bourré d’amour. Une claque. Bravo Maxime Gillio, et toutes mes pensées pour Gabrielle.

Retrouvez l’avis de Stéphie, qui m’avait conseillé ce livre, ici !

Et, rien que pour vous … cadeau !

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Le parfum du bonheur est plus fort sous la pluie, Virginie Grimaldi

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Présentation :

« Je ne t’aime plus. »
Il aura suffi de cinq mots pour que l’univers de Pauline bascule. Installée avec son fils de quatre ans chez ses parents, elle laisse les jours s’écouler en attendant que la douleur s’estompe. Jusqu’au jour où elle décide de reprendre sa vie en main.
Si les sentiments de Ben se sont évanouis, il suffit de les ranimer.
Chaque jour, elle va donc lui écrire un souvenir de leur histoire. Mais cette plongée dans le passé peut faire resurgir les secrets les plus enfouis.
Avec une extrême sensibilité et beaucoup d’humour, Virginie Grimaldi parvient à faire revivre des instantanés de vie et d’amour et nous fait passer du rire aux larmes. Une histoire universelle.

Mon avis :

En ce moment, j’ai la chance de tomber que sur de très bons livres comme le dernier roman d’Amélie Antoine, ou encore le second roman de Clarisse Sabard, La plage de la mariée.

J’avais déjà beaucoup aimé les précédents romans de Virginie Grimaldi  (Le premier jour du reste de ma vie et Tu comprendras quand tu seras plus grande). Pour moi, l’attente était grande ! Ce qui n’a pas empêché l’auteure de me surprendre : j’ai rarement été aussi émue à la lecture d’un livre, ni autant pleuré.

Ce roman est une pure merveille. Virginie Grimaldi plante le décor et, l’air de rien, on se retrouve absorbé par l’histoire. Combien sommes-nous à nous retrouver dans un comportement, dans une parole ? Elle dresse avec brio le portrait de femmes qui nous ressemblent, qui cherchent leurs forces, pansent leurs blessures. Le talent de l’auteure n’est plus à démontrer. Aucune longueur dans ce roman, mais un suspens qui nous tient en haleine, et une fin qui ne déçoit pas.

Que dire de plus ? J’ai été bouleversée et séduite.

Un roman vrai, sincère et touchant, aux couleurs de l’auteure. Une pure réussite.

 

Quand on a que l’humour, Amélie Antoine.

Quand on n'a que l'humour...

C’est l’histoire d’un humoriste en pleine gloire, adulé de tous, mais qui pense ne pas le mériter.Un homme que tout le monde envie et admire, mais que personne ne connaît vraiment.

Un homme blessé qui s’est accroché au rire comme on se cramponne à une bouée de sauvetage.

C’est aussi l’histoire d’un garçon qui aurait voulu un père plus présent.

Un garçon qui a grandi dans l’attente et l’incompréhension.

Un garçon qui a laissé la colère et le ressentiment le dévorer.

C’est une histoire de paillettes et de célébrité, mais, surtout, l’histoire d’un père et d’un fils à qui il aura fallu plus d’une vie pour se trouver.

Mon avis :

Je n’ai pas encore lu Fidèle au poste, le roman qui a fait connaitre l’auteure. J’y ai bien pensé, quelques fois, mais il y avait tant de critiques sur ce roman (souvent élogieuses), que j’ai préféré retarder l’échéance. La question ne s’est pas posée pour cette nouvelle publication. J’ai tellement été interpellée par le titre et la quatrième de couverture, que je ne pouvais que vouloir le découvrir, au plus vite. Et quelle bonne idée !

C’est quoi la vie d’un humoriste ? Sont-ils toujours prêts à rire, jamais sujets à la moindre once de tristesse, à la moindre angoisse ? Sont-ils capables de faire rire sur demande ? C’est tout un tas de questions auxquelles Édouard Besson est confronté. S’il se sent bien sur scène, une angoisse terrible lui bouffe les tripes avant chaque spectacle, et un énorme vide le terrasse quand il en sort. Et pourtant, rien n’apparait. Son succès est phénoménal, au point qu’il arrive à remplir de spectateurs le Stade de France, comme si c’était une formalité. Mais pourquoi ressent-il ce besoin, à tout prix, de faire rire ?

Pour Arthur, Édouard Besson n’est pas cet homme drôle, au cœur tendre et grand. C’est un père qui brille plus par son absence que par son talent, avec lequel il ne se sent aucune affinité. Il décide même de changer son nom, afin qu’il ne soit pas catalogué comme le « fils de » et garde bien secret le lien qui les unit. Il garde une rancœur envers son père, enfouie au fond de lui.

Et puis, il y a cet acte, auquel Arthur aura du mal à croire. Un acte qui lui permettra, le temps d’une quête, de mettre un vrai visage sur celui de l’humoriste.

Comme elle est belle, cette histoire ! Touchante, prenante, terriblement réussie. Le roman se divise en deux parties : la première est centrée sur l’humoriste, la seconde sur son fils : j’ai beaucoup aimé l’idée, puisque cela nous permet d’avoir deux points de vue sur un seul personnage.

Les personnages sont très bien brossés : on les imagine, sans la moindre difficulté. J’ai beaucoup apprécié dans la première partie l’alternance entre Édouard à l’âge adulte, et le personnage quand il était enfant, un petit garçon bègue qui devait souvent grandir dans le silence, avec son frère, Jonathan. Et puis, il y a eu cet accident. Dans cette partie, l’auteure reprend des mots de la dernière phrase (voire la phrase entière) d’un chapitre pour ouvrir l’autre : j’ai vraiment apprécié ce procédé, et j’essayais d’imaginer ce que cela pouvait annoncer pour le chapitre suivant, quand la temporalité changeait. La seconde partie est tout aussi prenante, mais je n’en dirai pas trop ici…

Un roman coup de cœur, qui nous donne envie de parler à nos proches, de les écouter, de leur dire qu’on les aime.

Un roman de grande qualité, qui prend aux tripes et qui nous émeut.

L’écriture d’Amélie Antoine est quasiment parfaite, l’histoire ne souffre d’aucun ralentissement. Si le roman peut sembler léger, l’histoire est profonde et amène à réfléchir. Elle pose la question des masques que nous portons, que ce soit face aux inconnus ou face aux membres de notre famille.

Retrouvez l’avis de Sara sur son site La Fée Lit !

Si par hasard, Ludovic Lecomte

Si par hasard …

Vous découvriez sur Internet la photographie d’une objet que vous pensiez perdu pour toujours. Un objet anodin en apparence mais auquel sont attachés des souvenirs inoubliables, des émotions puissantes, des secrets…
Alors que Julien pénètre dans les entrepôts de la ville de Paris et cherche un cadenas accroché autrefois sur le Pont des Arts, son regard est attiré par d’autres cadenas, des cadenas étranges ornés de dessin. Sans vraiment réfléchir, il les vole et décide de remonter le fil de leur histoire.
Le lendemain, malgré les avertissements de Marine, sa meilleure amie, il publie un premier cliché sur Internet, n’imaginant pas un instant les mystères que recèlent les symboles.
De Paris en Eure-et-Loir puis de la Vendée en Angleterre et de Normandie en Australie, Julien entraîne Marine au cœur d’un périple palpitant.

 

Mon avis :

Ce n’est pas toujours facile de parler d’un roman qu’on a aimé dès la première lecture, lorsqu’il n’était encore qu’un manuscrit, et qu’on a retrouvé avec tout autant de plaisir, quelques mois plus tard. Ce livre m’a touchée et véritablement émue. J’avais déjà aimé les premiers livres de Ludovic Lecomte (Partir, revenir, rester et Aujourd’hui est un beau jour). Avec Si par hasard, l’auteur ne fait que confirmer une chose : il a un talent fou, et une plume qui s’affirme de plus en plus.

Julien cherche à rendre dix cadenas anciennement accrochés sur le Pont des Arts. Il les a subtilisés dans un entrepôt. Pourquoi ? Pour qu’ils retrouvent leurs propriétaires : à quoi peuvent-ils encore servir, dans un entrepôt de toute façon ? L’idée peut sembler étrange, on a un peu l’impression que ce sera rechercher une aiguille dans une botte de foin, même en s’aidant des réseaux sociaux. Mais pourtant, secondé par son amie Marine, il y arrive, mais je ne vous dirai pas si c’est le cas pour tous. En échange, il demandera aux propriétaires des cadenas une seule chose : qu’ils racontent leur histoire. Comme vous vous en doutez, des rencontres en découleront, ainsi que des voyages et des surprises.

L’un des points forts de ce roman, c’est la narration. Les échanges de mails sont prédominants, ce qui change de qu’on peut lire habituellement. C’est plutôt amusant je trouve de lire les adresses mails des destinataires pour savoir entre qui s’effectue la prochaine correspondance.

Julien est un personnage attachant, et on est heureux pour lui à la fin du roman. C’est un homme sensible, tourné vers les autres, au grand cœur : le genre de personnage qu’on aimerait rencontrer dans la vie réelle. Les différents personnages rencontrés sont bien décrits, avec justesse, j’ai réussi à tous les visualiser, et je savoure encore plus un texte quand j’arrive à me faire ma propre adaptation cinématographique 😉

Une histoire douce et forte, qui touchera, j’espère, un large public, car elle le mérite.

Vous pouvez retrouver l’auteur sur sa page Facebook !

Si avec tout ça vous n’êtes toujours pas convaincus, sachez que seule la lecture du roman vous permettra de comprendre pourquoi l’auteur porte cet étrange pull ….

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