[Jeunesse / ado] La cascadeuse des nuages, Sandrine Beau

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Élise Deroche naît en 1900, à l’aube du 20e siècle. À cette époque, les femmes demeurent toute leur vie sous la tutelle de leur père ou de leur époux. Mais Élise est une femme qui se veut libre. C’est son petit frère, plein d’admiration pour sa grande sœur fougueuse et frondeuse, qui nous raconte son histoire. L’histoire de la première femme à obtenir son brevet d’aviation et à concourir avec les hommes (qui ne voient pas ça d’un très bon œil).

Mon avis :

J’aime lire Sandrine Beau. J’adore ses romans, qu’ils soient pour les enfants ou les adolescents – (Le garçon qui parlait avec les mains , Anna, Journal d’un cygne, Pic pic pic Le moustique ou encore Traquées…) –, elle fait partie de ces auteurs avec lesquels je sais que je vais passer un bon moment de lecture.

Dans ce dernier roman, elle nous présente Elise Deroche, la première femme en France qui a obtenu son brevet de pilote d’aviation. Dès les premières pages, on comprend qu’elle va y laisser des plumes, puisque nous la rencontrons dans le prologue « allongée sur un lit, assortie à ses draps blancs » avec « un bras cassé, une jambe cassée, une hanche cassée et quatre côtes cassées. »

Ensuite, le premier chapitre nous renvoie quelques mois plus tôt. Le livre est raconté par deux voix : celle d’Elise, grâce à un carnet qu’elle tient quand elle est petite, qui alterne avec celle de son petit frère, qui est en admiration devant sa sœur. Ce dernier sera présent lors des meeting d’aviation, il nous raconte ses succès, mais aussi ses difficultés. Parce que vouloir devenir pilote d’avion n’est pas une sinécure au début du 20ème siècle : les femmes n’ont alors pas le droit de vote, n’ont pas de compte bancaire, et elles n’ont pas le droit de se « travestir », c’est-à-dire de porter un pantalon. Elise débarque dans un milieu réservé aux hommes, elle veut faire comme eux, c’est plus fort qu’elle. L’aviation, elle a ça dans les tripes. Rapidement, elle devient excellente dans le domaine. Elle est saluée par le public qui la surnomme « La cascadeuse des étoiles », ce qui suscitera des jalouseries, allant de « simples » médisances à du sabotage.

Je suis ravie d’avoir lu ce livre, notamment parce que j’ai découvert Elise Deroche, dont le nom m’était complètement inconnu, je l’avoue ! A l’heure où les avions étaient encore faits de bois et de tissu, je suis éblouie par le courage et la détermination de cette femme (bien mis en valeur, je trouve, sur la magnifique couverture de Nicolas Fancescon – si je ne me trompe pas d’illustrateur).

Il conviendra aux enfants à partir de 10 ans. A découvrir sur le site de la maison d’édition, Alice, collection tertio.

 

 

[7 – 11 ans] L’école à l’envers, Séverine Vidal et Gaëlle Duhazé

 

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Cette semaine, c’est l’école à l’envers : c’est nous, les enfants, qui faisons la classe aux adultes ! Et il y a du travail, parce que savoir échanger ses cartes à la récré, viser juste au basket-boulette ou échapper aux punitions, ce n’est pas si facile…
Attention, aucun retard ne sera toléré !

Mon avis :

Chaque année, dans cette école, il y a la semaine du Grand-N’importe-Quoi. Le principe ? Chaque habitant propose une idée un peu loufoque, s’ensuit un tirage au sort parmi toutes les idées pour désigner celle qui sera testée pendant une semaine !

Inverser les rôles entre les enfants et les parents : voici une idée qui devrait plaire aux lecteurs. Les parents suivent les cours, mais on leur enseigne aussi comment tricher sans se faire prendre, comment se battre dans la cour sans se faire accuser… et un tas d’autres choses indispensables pour la cour de récré 😉

Un livre drôle, facile à lire,  qui plaira aux enfants !

Un roman paru aux éditions Nathan !

[Jeunesse] Papa est en bas, Sophie Adriansen

 

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Ça s’est fait petit à petit. A présent, voilà, le papa d’Olivia est en bas, sans trop d’espoir que ça s’arrange. Atteint d’une maladie qu’il surnomme « la tartiflette », il ne peut plus monter l’escalier de la maison. Le quotidien de toute la famille se réorganise autour de lui à mesure que son état s’aggrave. Pourtant, la vie doit continuer pour Olivia, entre fou-rires et larmes, auprès de sa maman, de son chat et surtout de son papa.

Mon avis :

J’ai passé un bon moment à la lecture de ce roman. Nous rentrons dans l’intimité d’une famille qui doit faire face à ce qu’il y a certainement de plus difficile : la mort à venir d’un proche. C’est Olivia qui nous raconte ces instants, entre rires et larmes, tendresse et colère.

Nous suivons l’évolution de la maladie dégénérative qui touche son père, de l’apparition des premières fatigues inexpliquées qui lui feront par exemple arrêter le foot (sans vouloir avouer sa faiblesse) à l’impossibilité pour l’homme de pouvoir monter dans sa chambre (sa mère improvisera alors une nouvelle chambre dans le salon, en bas… )

La maman d’Olivia fera tout pour aider son mari, malgré la fatigue. Olivia voudra aussi aider ses parents, ils accepteront parfois à condition que cela ne nuise pas à sa scolarité, ni à sa santé. Le père d’Olivia se montre courageux, à l’instar du reste de la famille.

Malgré un sujet difficile, le ton reste léger et les touches d’humour présentes. On sait qu’il n’y aura pas une fin heureuse, que la conclusion sera inéluctable. Le style d’écriture est simple et conviendra parfaitement aux enfants dès 10 ans.

Pas de pathos, le simple récit de la vie.

Merci pour ce texte, Sophie Adriansen ! A découvrir aux éditions Nathan.