Un jeune garçon à deux moments de sa vie. Entre les deux périodes qui se rapprochent au rythme enfiévré des chapitres, dix ans ont passé pour Nino, avec leurs crises, leurs tensions, leurs secrets, leurs drames.
Entre les deux, il a quitté l’enfance. On entre dans le livre à l’occasion d’une crise : le héros a fait une connerie, une grosse, une grave, dont on en comprendra au fil des pages la nature, les tenants et les aboutissants.
Mon avis :
22h01. Le téléphone de Nino, 17 ans, n’arrête pas de sonner. On le cherche. Sa copine, Julia, comme sa mère. Elles sont inquiètes, Julia un peu en colère, aussi. Mais Nino ne répond pas. Il ne peut pas. Cela fait cinq heures qu’il a trouvé refuge dans une école.
« Cinq heures que je griffe le carrelage avec mon ongles tout bouffés. Parce que j’ai déjà tout rongé. Tout ratatiné. Tout réduit à néant » (page 6).
Il a fait quelque chose de mal, qu’on découvrira à la fin du livre. Quelque chose de suffisamment grave puisqu’il craint à tout moment l’arrivée de la police.
Puis, le roman alterne entre les retours en arrière, à partir de 2011, dix ans plus tôt, et le présent, jusqu’à ce que les deux moments se rejoignent. En 2011, la famille a emménagé à Villa Rose sur l’ile d’Oléron, une maison louée face à la plage. Ils savent que la mère de Nino ne trouvera pas de travail ici, mais le salaire du père sera suffisant pour la famille… ça, c’était en théorie puisqu’un premier drame a tout fait capoter.
Un jour, en 2014, il fait la connaissance de Frédéric, un prof de tennis.
« Un grand gars aux yeux perçants, mal rasé, à la voix bouffé par la cigarette, brun aux cheveux courts« .
La mère de Nino veut que son fils fasse du sport. Petit à petit, Frédéric s’immisce dans la vie de l’adolescent… jusqu’à dépasser les limites.
ATTENTION, SPOILER !
Je n’ai pas mis l’intégralité de la présentation de l’éditeur, puisqu’elle dévoile le thème du roman, et que j’ai été déçue de la lire avant d’avoir fini le livre 😉 : les abus sexuels dans le sport. Je n’en dirai pas plus sur ce qui a conduit l’adolescent à se planquer, je trouve ça dommage de tout dévoiler. Mais rassurez-vous : si les faits sont là, réels et graves, la lumière et l’espoir sont là, eux aussi.
J’aime beaucoup l’alternance des époques qui nous fait entrer immédiatement dans l’action. L’auteur a su saisir son lecteur dès les premières lignes. On fronce les sourcils, on s’inquiète pour le jeune Nino, et pour sa maman aussi. Quant au sujet, il est, on le sait, d’actualité.
Un très bon roman, publié aux éditions Magnard !