[Dès 10 ans / bilingue] Mimi l’inventrice, Marine Cabidoche, Keren Eisenzweig

Mimi et son père, un inventeur français sans le sou, vivent dans un village aux États-Unis au tournant du siècle. Mimi rêve de devenir une grande inventrice, elle aussi, et en attendant, elle passe tout son temps à fabriquer toutes sortes de petits engins. Mais l’argent manque, même si Mimi, qui s’occupe de leur petit ménage, fait de son mieux pour cacher leurs difficultés à son père. Puis, un jour, leurs problèmes semblent résolus : le père de Mimi a inventé une machine tellement incroyable qu’une firme d’investisseurs a décidé de l’acheter. Mais tout à coup survient un drame : l’atelier de son père est incendié et l’invention… volée ! En enquêtant sur ce vol, Mimi découvre peu à peu les secrets que cache son village à l’air si paisible… Qui donc aurait pu voler l’invention de son père… et, surtout, pourquoi ?

Mon avis :

C’est le premier livre que je lis des éditions Chattycat, et je suis séduite.

Ce roman a deux intérêts :

  • une histoire prenante, pleine de péripéties, avec des personnages attachants
  • C’est un roman en deux langues : principalement en français, mais régulièrement le français laisse place à l’anglais.

L’histoire :

Mimi vit seule avec son père, un inventeur. Ce dernier est un peu dans sa bulle et c’est Mimi qui gère le quotidien, y compris les dépenses. Malheureusement, l’argent vient à manquer.

Un jour, le père de Mimi est fou de joie : il a inventé une machine tellement extraordinaire qu’une firme d’investisseurs a décidé de l’acheter. Finis les problèmes d’argent ! Il n’y a qu’une petite ombre au tableau : avant de présenter sa machine aux investisseurs, il lui manque une petite pièce. Mimi s’en occupe et se rend chez le marchand. Pas de chance pour elle ce dernier est fermé et refuse d’ouvrir à la jeune fille, même quand elle lui explique la raison de sa venue… Elle croise alors le fils d’un autre inventeur. Il lui propose de venir chez lui récupérer la pièce en question : son père en a plusieurs. Elle se méfie (leurs pères ne sont pas en bon terme), mais finit par accepter. Malheureusement, quand elle rentre chez elle, une catastrophe s’est produite : l’atelier de son père a pris feu et son invention a été volée. Mimi décide alors de ne pas se laisser abattre et de tout faire pour découvrir ce qui s’est passé !

La double langue :

L’histoire peut se lire à partir de dix ans. Les passages en anglais sont faciles à comprendre, même si tous les mots ne sont pas connus des enfants. Pourquoi ? Parce que le contexte est suffisant. Ainsi l’enfant enrichit son vocabulaire sans s’en rendre compte, et le passage d’une langue à l’autre se fait de plus en plus facilement.

Il sera parfait sous le sapin !

[Ado – dès 12 ans] Go fast, go slow, Sylvie Allouche

Quand Camille rencontre Tommy, c’est le coup de foudre. Aveuglée par cet amour, elle se laisse embarquer dans un trafic de drogue, pour le compte d’un homme surnommé « l’Indien ». Jusqu’à la dernière livraison, qui fait voler tous leurs rêves en éclats…
Sept ans plus tard, la commissaire Clara Di Lazio s’intéresse au réseau de « l’Indien », dont l’ombre plane sur plusieurs affaires. Mais elle est appelée en urgence à Saint-Malo : son jeune frère Vincent, disparu depuis des années, pourrait avoir refait surface.
Pour mener ces deux enquêtes de front, Clara devra plus que jamais compter sur son équipe…

Mon avis :

Go fast, Go slow, ou comment avaler plus de 300 pages en quelques heures !

Le roman se divise en trois parties, ces dernières mêlent plusieurs intrigues. Tout d’abord, il y a l’enquête familiale de la commissaire Clara Di Lazio (personnage récurrent de l’autrice) qui la pousse à se rendre en Bretagne rejoindre sa sœur, Lisa, et sa nièce, Lilo. En effet, un homme a été retrouvé, en mauvais état : il se pourrait que ce soit son frère, Vincent, qui a disparu il y a plusieurs années (vous avez peut-être déjà croisé ce Vincent dans Stabat Murder).

En parallèle la commissaire, avec son équipe, cherche à coincer un homme du nom de « L’Indien », figure à la tête d’un trafic important de drogue qui est aussi mêlé à une histoire de meurtre.

Enfin, à tout cela s’ajoute l’histoire de Camille, une jeune fille qui vient de sortir de prison. Elle va enfin revoir sa fille qui vit chez celle qu’elle appelle sa tante, Janou, femme chez laquelle elle a été placée enfant en famille d’accueil. Nous découvrons pourquoi elle a purgé une peine de 7 ans à l’âge de 17 ans et son histoire d’amour avec Tommy, le père de sa fille. C’est le personnage qui m’a le plus touchée et qui nous rappelle que la famille est importante par les liens du sang, mais qu’il y a aussi celle du cœur.

Chaque personnage a sa propre identité : ils sont bien décrits, ancrés dans leur quotidien singulier, ont leur propre langage.

Vous l’aurez compris, le roman est riche avec ces trois histoires. Les rebondissements sont présents, les histoires vont évidemment se croiser et l’ensemble, magistralement orchestré, nous offre un polar terriblement addictif (il éclaire aussi le titre). Sylvie Allouche explore une nouvelle fois l’âme humaine dans toute sa diversité et toute sa complexité. C’est aussi un roman très visuel, qu’on imagine bien adapté au cinéma (ce serait chouette, d’ailleurs, j’aurai l’impression de voir des anciennes connaissances).

C’est un bon roman à conseiller aux adolescents qui aiment lire, mais aussi à ceux dont le nombre de pages pourrait être un frein : ils verront qu’ils peuvent dévorer, eux aussi, 300 pages. Évidemment, il plaira aussi aux adultes amateurs du genre : je vous rappelle que pour moi le terme « littérature ado » ne veut pas dire que les livres qui sont casés dans cette catégorie sont réservés uniquement aux adolescents, mais que les personnages principaux sont des adolescents…

Un roman publié aux éditions Syros !

Pour lire un extrait, c’est ici !

Sérum, Saison 1, épisode 1 Henri Loevenbruck, Fabrice Mazza

Quatrième de couverture :
1773 : Mesmer invente l’hypnose.
1886 : Freud invente la psychanalyse.
 2012 : Draken invente le sérum.
Une injection.
Sept minutes pour accéder au subconscient d’Emily Scott. Un carnet pour décrypter ses visions fantasmagoriques. Quelques jours pour empêcher le pire.
Mais quand les morts suspectes se multiplient, le NYPD se pose une question : Arthur Draken est-il un psychiatre de génie ou un dangereux criminel ?

L’histoire et mon avis :
Sérum est un roman-série, plutôt rapide à lire  (moins de 200 pages). Chaque saison est composée de 6 épisodes. L’histoire commence rapidement : une femme, paniquée, se retrouve dans un bus. Elle ne cesse de regarder autour d’elle et pour cause : elle se sait suivie. Elle décide de se réfugier dans un musée pour se cacher mais vainement : rapidement, ils sont là. La tête tournée vers une caméra de surveillance, elle semble murmurer quelques mots avant de déclencher l’alarme et de quitter le musée. Elle finit sa course dans un parc, fatiguée, n’ayant réussi à leur échapper : elle se résigne, se retourne, et une balle l’atteint en pleine tête. Rapidement, Lola Gallagher, une mère célibataire, la quarantaine, brillante détective au NYPD est chargée de l’enquête, mais rien ne semble pouvoir l’aider : la femme est en vie, mais elle est amnésique et n’a plus d’empreintes digitales. Elle demandera à son ami, Arthur Draken, un psychiatre renommé spécialisé dans l’hypnose, de l’aider.
En parallèle à cette histoire, une autre : celle d’un homme dans une chambre d’hôtel, les mains pleines de sang, occupé à visionner des VHS, sans trouver celle qu’il désire.
Je ne suis pas une mordue des séries télévisées sur les enquêtes policières. Au contraire. Quand j’ai lu  dans une chronique que ce livre y ressemblait, j’ai hésité à me le procurer. Pourtant, j’ai franchi le pas, et je n’en suis pas déçue. Ce premier tome semble être une grande présentation de l’intrigue et des personnages. Le décor est planté, l’apparition finale d’Arthur Draken et les dernières pages du livre laissent à penser que l’intrigue reposera en grande partie sur ce personnage et sur ses actions plutôt énigmatiques.
Par contre, c’est un livre  très court qui se lit (trop ?) facilement : format peu étonnant il faut dire pour un roman-série. On est vite plongé dans l’action, mais ce format me laisse sur une impression de « trop peu » (d’informations, d’éléments d’intrigues, de lignes …), et, cause de ça, je sais que je pourrai laisser tomber rapidement l’idée de lire les prochains épisodes. Ce qui est plutôt dommage, j’en conviens, étant donné que l’histoire me plaît. Ou alors il faudrait que je me les procure tous en une seule fois, et que je les lise à la suite (mais là, c’est mon banquier qui ne va pas être content).
Comme dans d’autres livres, on retrouve le système du flashcodes pour « approfondir l’expérience de lecture en l’agrémentant de musiques, de vidéos, de documents externes qui vous seront offerts au fur et à mesure de l’histoire » (page 7). J’avoue ne pas avoir pris le temps de le faire à chaque fois. D’ailleurs, je n’ai testé l’expérience qu’au début : après j’étais tellement prise das l’histoire que je ne voulais pas interrompre ma lecture.

Saulnier et la petite morte, Caterine Coss

Quatrième de couverture :

Pierre Saulnier, lieutenant de police à l’ancienne ne supporte rien ni personne, encore moins ses collègues qui le lui rendent bien. Usé et désabusé, il traîne sa vie comme on traîne un vieux boulet et noie parfois sa triste existence dans l’alcool.
Pourtant, en ce matin frileux de décembre, Saulnier est loin d’imaginer qu’il est sur le point de se lancer dans une enquête bien particulière, une enquête qui va bouleverser sa vie…
Qui aurait cru qu’une Petite Morte….



Mon avis :

C’est le premier livre que je lis de Caterine Coss, et le premier aussi des éditions Calepin.
Saulnier se voit confier un beau matin une nouvelle enquête : il doit élucider l’assassinat d’une jeune femme retrouvée morte,  tuée par balle  mais aussi par des coups de couteau. Tout prendra un caractère fantastique quand Marion, la jeune femme morte, prendra contact avec lui.
J’ai aimé ce roman, même si j’étais un peu inquiète au début (l’éternelle enquête du flic bourru, désabusé, qui finit par dévoiler une facette plus gentille voire attendrissante de lui-même, c’est plutôt fréquent …). Ce que j’ai peut-être le plus aimé dans ce livre, c’est qu’il ne s’agissait pas juste d’une simple intrigue policière (d’ailleurs, l’enquête est légère et le meurtre s’élucide finalement facilement pour Saulnier). C’est surtout la personnalité des personnages que j’ai aimée dans ce livre, leur psychologie : ils sont vraiment bien réussis (autant celle de Saulnier que celle de de Marion), ett faire intervenir le fantôme de la jeune fille pour aider le lieutenant est une idée que j’ai trouvée plutôt originale. Après, il ne faut pas rechercher la cohérence parfaite pour aimer ce livre : il est en effet truffé d’éléments peu crédibles, alors qu’on recherche plutôt les faits vraisemblables dans un roman policier (c’est dans cette catégorie qu’il est classé).
Une amie a aussi aimé ce livre, vous pouvez retrouver sa chronique ici !