[Jeunesse/ ado] Trouver les mots, Gilles Abier

Les parents de Gabriel, 16 ans, attendent que leur fils s’explique sur le coup de fil qu’il a reçu la veille. Hier après-midi, son cousin l’a appelé durant douze minutes et vingt-trois secondes…

Mais que dire quand on n’a pas su soi-même trouver les mots pour éviter le pire ?

Mon avis :

J’adore les romans de Gilles Abier. Il a cette capacité de nous emporter dans son histoire, peu importe le sujet. D’ailleurs les romans de l’auteur ne se lisent pas : ils se dévorent.

Trouver les mots est un coup de cœur. Gabriel, le personnage principal, n’est pas quelqu’un de très expansif. Il ne sait pas toujours quoi dire, trouver les bons mots, ceux qui font réfléchir, peut-être même changer d’avis. Alors quand on lui demande le contenu de sa dernière conversation avec son cousin, Julien, c’est compliqué. Mais on sent la culpabilité qui l’envahit : pourquoi ?

« Trouver les mots. Les mots justes. Ceux qui rassurent, ceux qui réconfortent, ceux qui sauvent. Je ne sais pas. »

Les mots ne viennent pas alors Gabriel nous parle de son cousin. Leur relation qui se distendait un peu, Julien jalousant les relations amoureuses de Gabriel, la passion aussi de Julien pour son ordinateur, son talent même pour les bricoler. De fil en aiguille le portrait de Julien nous est dressé. Ce sont ces phrases, anodines en apparence, qui m’ont le plus marquée :

« Mon cousin va jusqu’au bout.

Toujours.

C’est un acharné.

Il ne vit jamais les choses à moitié. »

A ce moment-là, j’ai compris la fin. Cette fin si bien écrite, prenante, troublante, que je vous invite à découvrir.

Le rythme mime parfaitement les pensées et les angoisses du narrateur.

Un énorme coup de cœur qui devrait faire couler beaucoup d’encre !

Retrouvez Trouver les mots sur le site de la maison d’édition Le Muscadier.

Cathy Ytak, Les mains dans la terre

Jours de soleil, Claire Mazard

Orient extrême, Mireille Disdero

Traits d’union, Cécile Chartre

 

[Jeunesse / JA] Hoax, Christophe Léon

Quatrième de couverture :

Caroline Menez, professeur de français, prend sous son aile Kekili Zunu, jeune fille ayant fui le Togo avec sa famille.

L’enseignante remarque tout de suite que cette élève est brillante. Afin de la préparer au mieux au Bac de français, elle lui donne des cours particuliers chez elle. Il n’en faut pas plus pour que les bruits circulent. Leurs relations ne seraient pas seulement d’ordre scolaire. Caroline serait-elle vraiment amoureuse de son élève ? Jusqu’où la rumeur ira-t-elle ?

Mon avis :

J’ai lu quelques critiques négatives sur ce livre, le plus souvent à cause du thème qui dérange. Suggérer un amour entre un enseignant et son élève n’est déjà pas quelque chose qui plait, alors quand il s’agit d’une enseignante et d’une élève,  ça coince encore plus.

Contrairement à ce que laisse penser la quatrième de couverture, on sait dès le début où la rumeur conduit Caroline Menez, et ça nous glace le sang. Ce qui importe ici c’est le mécanisme : comment, à partir d’une simple rumeur, une professeur de français qui semble mener une vie tout ce qu’il y a de plus normal se retrouve à effectuer un acte aussi fou (oui, c’est écrit dès les premières pages, mais je ne dirai rien ici : j’ai trop apprécié la narration de  ce moment , c’est prenant, extrêmement bien décrit).

En tant qu’enseignante, je craignais une histoire invraisemblable, qui ne tienne pas la route, qui m’ennuie, tout en me disant qu’un livre écrit par Christophe Léon ne pourrait pas me déplaire.

J’ai dévoré ce livre (oui, je dévore beaucoup mes livres en ce moment, c’est bon pour la ligne !). C’est une histoire crédible. La rumeur se construit petit à petit, entremêlant éléments vrais ( Kekili se rend bien chez son enseignante)  et mensonges.

Le moment où la rumeur est lancé est plausible (une histoire de vengeance).

Caroline Menez, perturbée dans sa vie personnelle et professionnelle n’est pas capable de réagir comme il le faudrait, et elle en a conscience. Elle est complètement perdue, on aimerait pouvoir l’aider, la secouer, mais la fin est scellée.

C’est le premier livre que je lis sur le thème principal de la rumeur. Je trouve qu’il est important de montrer qu’une rumeur, lancée pour une raison idiote peut avoir des conséquences très lourdes, sans forcément aller jusqu’à la décision de Caroline Menez. A méditer.

Plus d’informations sur l’auteur sur son site.