[Documentaires / 7 ans] Philo Z’enfants : la liberté, vivre ensemble, la violence, Oscar Brenifier et Frédéric Rébéna

Aujourd’hui je vous présente trois nouveaux livres de la collection « Philo Z’enfants » qui viennent de paraitre aux éditions Nathan. Si la collection n’est pas nouvelle, elle fait peau neuve avec une nouvelle charte graphique et des couvertures plus attirantes.

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Trois thèmes pour cette sortie :

  • La liberté
  • Vivre ensemble
  • La violence

Le principe, à chaque fois, est le même : six grandes questions et un tas de réponses variées, que ce soit sous forme de réflexions ou d’autres questions.

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A la fin des six grandes questions on retrouve une page bilan qui permet de faire le point.

Le dialogue s’ouvre avec les enfants et leur permet déjà de faire leurs premières analyses philosophiques et, contrairement à ce que l’on pourrait croire, ils en ont déjà beaucoup à dire. C’est très intéressant, surtout quand on connait l’importance du dialogue et de l’expression des sentiments et des opinions.

J’aime beaucoup l’idée qu’il y ait des questions en réponse aux grandes interrogations car, après tout, si nous avons une réponse, est-ce la bonne pour notre enfant ?

Les livres ont été écrits par Oscar Brenifier, un docteur en philosophie, et illustrés par Frédéric Rébéna.

Vous trouvez les séries de six questions sur les dos des couvertures que voici :

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Bacha Posh, Charlotte Erlih

Bacha Posh

Présentation :

Elle vit comme un garçon, s’habille comme un garçon et passe, aux yeux de tous, pour un garçon. C’est une bacha posh : une de ces filles élevées comme des fils dans les familles afghanes qui n’en ont pas. À la puberté, elle doit redevenir une jeune femme. Mais quand on a goûté à l’action et à la liberté, comment y renoncer ?

Mon avis :

Me revoilà dans la littérature jeunesse, avec cette fois-ci un livre de Charlotte Erlih. Pourquoi Bacha Posh ? Parce qu’il était sur la liste de la sélection 2015 du prix Sainte-Beuve des collégiens (C’est un concours de critique littéraire : dix livres sont sélectionnés, on propose aux élèves intéressés d’en lire au moins deux. Parmi ces deux ouvrages, ils vont en choisir un et le défendre, à l’écrit et, pour certains, à l’oral). Puis, mes élèves m’en ont tant parlé, que j’étais presque obligée de l’emprunter, à mon tour.

Farruck a 15 ans. Il est barreur dans une équipe d’aviron, en Afghanistan. Son rêve, avec ses huit camarades : participer aux JO. Grâce à Maude, une française, leur rêve pourrait se concrétiser : elle leur amène un bateau et de précieux conseils. Mais un jour, tout bascule : Farruck ressent une terrible douleur dans le bas du ventre, à la fin d’une séance d’entraînement. Il rentre chez lui à toute vitesse. Une fois seul, il est terrifié parce qu’il voit : du sang. Farruck redevient Farrukhzad. Elle a ses premières règles et devient « impure ». Elle n’a plus le droit d’être une bacha posh, une fille habillée en garçon. Elle doit redevenir une femme, avec tout ce que cela implique dans un pays tel que l’Afghanistan : le port de la burqa, l’interdiction de sortir sans un homme, elle doit maintenant s’occuper de la maison, des repas, n’a plus le droit de parler avec son père quand elle le souhaite, doit baisser les yeux, et tirer un trait sur l’aviron. Comment réagir quand, du jour au lendemain, on perd sa liberté ? Comment tirer un trait sur son ancienne vie ? Comment oublier ses rêves de JO et ses amis?

Je ne connaissais pas du tout l’existence de ces « bacha posh », qui signifie « habillé en garçon », mais j’ai trouvé ça très intéressant. On coupe les cheveux aux petites filles, on change leur prénom, on leur donne une nouvelle identité, souvent dans les familles au sein desquelles il n’y a pas de fils. La petite fille devient petit garçon, pour quelques années. Là, c’est vraiment brutal je trouve comme changement.

En tout cas, j’ai vraiment aimé ce livre. A la fois parce que j’ai découvert quelque chose que je ne connaissais pas, mais aussi parce que l’histoire est prenante et très bien écrite. Les élèves (en troisième surtout) ont vraiment accroché, et c’est un bon point de départ pour débattre de la liberté.

Alors, merci Charlotte Erlih pour cette découverte, et je vais lire ses autres ouvrages avec plaisir !


Une citation :

« Je ne veux pas me morfondre dans mon coin en maudissant le sort. Je n’aime pas ce rôle. Je vais donc continuer à me battre. Voilà mon identité : lutter. Mon identité, c’est de persévérer, non pas d’être un garçon ou une fille. Je suis moi. Et moi, je me bats. Ça ne me gêne pas de mourir. Mais seulement quand j’aurais tout tenté. »


Quelques mots sur Charlotte Erlih :

Normalienne et agrégée de Lettres modernes, Charlotte Erlih a enseigné les Arts du spectacle à l’Université de Nanterre, avant de se consacrer à l’écriture et à la réalisation.
Chez Actes Sud Junior, elle est l’auteur de Bacha Posh (récompensé par de nombreux Prix dont, le Prix NRP et le Prix Sésame), 20 pieds sous terre et Highline.


Les autres livres de la sélection du prix Sainte-Beuve pour l’année 2015 :

  • Annelise Heurier : Sweet Sixteen
  • Anne Vantal :Rendez-vous en septembre
  • Isabelle Pandazopoulos : La décision
  • Jean-Paul Nozière :Camp Paradis
  • Martine Pouchain : Zelda la Rouge
  • Michel Honaker : Yakusa Gokudo
  • Charlie Price : Desert Angel
  • Tania Sollogoub : Le Dernier Ami de Jaurès
  • Gilles Barraqué : Au ventre du Monde

Les enfants de la liberté, Marc Levy, Alain Grand

Les Enfants de la liberté - Marc Levy, Alain Grand  - 2203059207 - 9782203059207

Présentation de l’éditeur :
Alain Grand met en images le roman le plus intime de Marc Levy.
« Nous avions si vite perdu la guerre… De Londres un général lançait un appel à la résistance, tandis que Pétain signait la reddition de tous nos espoirs. Ce 21 mars 1943, j’ai dix-huit ans et j’ai enfin un tuyau pour entrer en contact avec la résistance. Il n’y a pas dix minutes, je m’appelais encore Raymond. À présent, je m’appelle Jeannot. Jeannot sans nom. »
Ils s’appelaient Raymond, Claude, Charles, Émile, Boris, Jan, Catherine, Damira, Sophie ou Osna. C’est l’histoire vraie de ces enfants de l’Occupation devenus trop vite adultes. C’est l’histoire de leur engagement dans la résistance toulousaine.
Mon avis :
 Les enfants de la liberté, c’est à l’origine un livre sorti en 2007, d’un auteur que beaucoup connaissent déjà, Marc Levy. Je n’ai absolument pas fait attention à ce roman à sa sortie tout simplement parce que je pensais être lassée de cet auteur, je pense même que j’étais fâchée avec lui (enfin, plutôt avec son style d’écriture et ses thèmes que je trouvais trop redondants). Après avoir lu cette BD, je me demande si finalement je ne devrais pas le tenter …
Vous l’aurez compris avec cette dernière phrase, j’ai beaucoup aimé cette BD. Ici, Marc Levy se livre, rapportant l’histoire de son père résistant à Toulouse qui correspond à Jeannot dans la BD. Jeannot s’engage avec Claude, son petit frère dans la « 35e brigade » : il veut lutter pour la liberté. Ils sont entourés d’autres jeunes qui partagent leur envie de libération : un souhait bien courageux (mais ô combien nécessaire !) quand on sait que ce qui les attend ne sera pas des plus agréables puisqu’aux sabotages de trains, attentats, meurtres de l’ennemi répondront la détention, parfois les exécutions ou juste les détentions, les déportations, la violence. Qu’en sera-t-il pour Jeannot et Claude ?
L’histoire court sur 162 pages, les dernières étant consacrées aux reproductions de documents officiels comme une carte d’incarcération, le témoignage d’un survivant du train fantôme, un tract de la 35eme brigade, des tickets de rationnement etc.

Outre le fait que l’histoire soit touchante, et plus encore quand on sait qu’elle est réelle (les documents ajoutés à la fin de l’album, intensifiant l’idée de la réalité,  font frissonner), la mise en image est, elle aussi, très réussie. Le trait est précis, classique et sans excès. On visualise et reconnait bien les personnages (c’est certainement ce qui fait aussi qu’on s’y attache, on a le sentiment de les connaitre). J’aime beaucoup la façon dont les expressions sont représentées sur les visages. 

Pour vous donner une idée  …