2030. En France, une terrible crise économique ravage le pays. Il n’y a plus de travail, à peine de quoi manger. Comme la plupart des habitants avant eux, Iza, Erwan et leurs parents empilent quelques affaires dans leur voiture et partent. Léon, lui, quitte seul la ferme où il a grandi. Dès qu’il sera arrivé, il enverra de l’argent à sa famille. Il a promis. Les voilà sur la route, loin de la vie qu’ils ont toujours connue. On dit que là-bas, 4 000 kilomètres plus au nord, un avenir meilleur les attend.
Dans un monde où avancer devient un combat de chaque instant, une question les taraude : est-ce que là- bas, tout ira bien ?
Mon avis :
Merci à Babelio pour la réception de ce service presse.
Les romans d’anticipation ne sont pas toujours ma tasse de thé, surtout si l’avenir décrit me semble trop lointain ou trop farfelu… en effet, j’aime pouvoir sentir un lien avec l’époque actuelle, connaitre réellement les points qui conduisent aux déviances.
Dans ce roman, le lien nous apparait d’emblée : les flux migratoires, la nécessité de l’exil. La France, n’est plus une terre d’accueil. Comme d’autres pays, le territoire se vide, le travail manque, la faim est présente, il n’y a plus d’argent, alors le vol et les violences se multiplient.
« Il parait qu’avant, ici, c’était une terre d’accueil. La France était même réputée pour être la patrie des droits de l’homme. Des étrangers venaient souvent de loin, pour tenter d’y faire leur vie. Elle est devenue l’inverse, un pays en détresse, qu’on fuit. ».
Alors Erwan et Iza partent avec leurs parents. Ils ont une voiture dans laquelle ils entassent rapidement quelques affaires, l’essentiel, espèrent trouver suffisamment d’essence pour avancer le plus longtemps possible.
Léon, lui, part seul. Il se décide un soir, alors qu’on vient de voler à sa famille la dernière vache de la ferme. Son père a été violemment agressé par les voleurs. Alors, il sent qu’il doit partir, pour les aider : partir là-bas, où la vie serait plus belle et plus facile, où il pourrait gagner de l’argent qu’il enverrait à sa famille.
Léon, Iza et Erwan se croiseront. Ils feront un bout de route ensemble, rencontreront aussi d’autres personnes, plus ou moins bien attentionnées. Leur périple sera parfois un vrai cauchemar, ils paieront cher leurs moments de naïveté mais ne manqueront pas de courage. Arriveront-ils sur cette terre promise ? L’est-elle vraiment ?
Comment ne pas s’identifier ? La crise migratoire touche durement de nombreux pays et l’équilibre instable dans lequel nous vivons n’est pas forcément prometteur pour l’avenir. Mais, ce n’est pas qu’une histoire d’hommes et de femmes qui doivent quitter leur pays pour aller ailleurs. Ce sont des personnes affaiblies, en souffrance, qui ont vu la mort, qui vivent avec la peur, qui n’aspirent qu’à une seule chose : vivre.
Un roman prenant, qui nous rappelle l’importance de l’humanité et nous amène à nous interroger. Bref, un excellent roman d’anticipation.
Là-bas, tout ira bien est publié aux éditions Scrinéo.
Autre roman de Pascale Perrier chroniqué sur le blog :
[Jeunesse] Vol 508, Pascale Perrier