« J’ai trente-trois ans, ça y est. A quarante ans et des poussières, mon corps sera hors jeu. Il me reste donc sept grosses années pour faire un enfant, soit quatre-vingt-neuf mois. Un chiffre minuscule. A peine deux mille sept cents jours. Que peut-on faire en deux mille sept cents jours ? Rien. J’en ai déjà mis cinq à construire trois meubles Ikea. »
Jeanne, célibataire, contrôleuse de train sur la ligne Paris-Auxerre, n’a qu’une obsession : devenir maman avant que le temps la rattrape. Elle a fait une croix sur le couple, il lui faut simplement un géniteur. Sa décision ne fait pas l’unanimité auprès de ses amis, et, même si parfois elle doute, elle est déterminée à surveiller son cycle, à provoquer les rencontres, à boire des potions magiques et à lever les jambes après chaque rapport, sait-on jamais.
Après ce premier roman, empreint d’humour et de tendresse, à la fois jubilatoire et émouvant, Caroline Michel pose la question des choix intimes dans une société conformiste. Une nouvelle voix de la littérature féminine, d’une spontanéité rafraîchissante, avec laquelle il faudra désormais compter.
Mon avis :
J’ai connu Caroline Michel et son blog, Ovary, grâce au concours « écrire au féminin », concours avec lequel je vous ai plus d’une fois cassé les pieds … (si, si, avouez :D). J’avais adoré son histoire mais surtout son écriture. Alors, quand j’ai su que son premier roman sortait (enfin !) et -surtout – aux éditions Préludes, je me suis précipitée dessus.
Et j’ai beaucoup aimé, dans l’ensemble. Ce bébé, Jeanne le veut, plus que tout, parce que le temps passe et que l’horloge biologique (ça existe vraiment, ça ? ) s’affole. Alors elle a besoin de faire un bébé, toute seule s’il le faut.
J’ai aimé l’histoire racontée dans ce roman (j’ai juste trouvé quelques longueurs au 2/3 du livre) mais pas seulement. J’aime toujours autant le style de l’auteur : des morts forts, directs, de l’humour. L’écriture est fluide, dynamique. Très vite, je me suis attachée à Jeanne : on partage ses interrogations, ses doutes, ses envies, on souhaite la voir heureuse. L’utilisation du « tu » quand Jeanne parle à son futur bébé est aussi très touchant.
Enfin, je pense que ce livre fera écho à d’autres femmes qui elles aussi, décomptent.
Retrouvez le livre sur le site des éditions Préludes !