L’affaire Margot, Sanaé Lemoine

Août à Paris, sa chaleur écrasante. Margot Louve vient d’avoir 17 ans. Elle est brillante et tous les possibles s’ouvriront à elle bientôt. Mais pour le moment, sa vie lui paraît étriquée. Pire, elle se sent invisible. Dans l’ombre d’une mère, actrice de théâtre en vue cultivant avec elle une distance délibérée et qu’elle rêverait de pouvoir appeler Maman. Fille d’un père dont on ne parle pas, parce qu’il a une autre vie, légitime celle-là. Alors Margot décide de faire craquer les coutures de son monde, de prendre la lumière à son tour. À ce journaliste puissant et respecté qui semble s’intéresser à elle vraiment, elle révèle le secret de sa famille.

L’Affaire Margot est un roman d’apprentissage sensible sur le passage à l’âge adulte. Il explore les détours que prend l’amour entre une mère et sa fille.

Mon avis :

J’ai beaucoup aimé ce livre, qui est un premier roman. Margot vit avec sa mère, Anouk, – ou parfois, plutôt, cohabite. Sa mère est actrice et metteur en scène. Margot est née de l’union avec un homme politique marié – ministre de la culture – , pour lequel la mère a encore des sentiments forts. Un jour, alors qu’elles sont assises à la terrasse d’un café, Anouk se redresse : elle a vu la femme de son amant, du père de Margot. Cette silhouette va hanter la jeune fille et sera l’élément déclencheur de la suite. A force de questions, Margot se dit que le couple que son père forme officiellement avec sa femme n’est important que pour l’apparence, et que si elle ne peut pas changer le passé, elle pourra agir sur le futur, sur leur futur. Mais les actes ont des conséquences, auxquelles on ne s’attend pas, et elles peuvent être dramatiques.

Les relations familiales sont particulières dans ce roman. Margot appelle sa mère par son prénom, Anouk. On trouve cette dernière froide et distante, mais on comprend progressivement que c’est une posture, et que l’amour qu’elle porte à sa fille est réel. Elle exprime ses sentiments à sa manière, de la façon qu’elle est capable de le faire. Il y a ce père, aussi, présent-absent. Il aurait pu s’échapper de leur vie, mais il tient à garder une certaine présence. Il aime Anouk, il aime sa fille.

Evidemment, l’histoire n’est pas sans rappeler celle de l’un de nos hommes politiques français. Mais ce que j’ai aimé surtout c’est l’évolution de Margot. L’adolescente devient une jeune femme et elle est parfois perdue dans ses raisonnements, butée dans ses idées. Elle s’ouvre à l’autre – surtout à un couple – avec une facilité assez déconcertante. Difficile d’en dire plus sans raconter le roman, mais je ne peux que vous invitez à le lire.

Retrouver les premières pages ici

Un tour du côté des romans « premières lectures », aux éditions Nathan ! « L’apprenti chevalier », « La tour Eiffel » et « Les animaux de Lou » !

J’ai un faible pour les romans « premières lectures », car ce sont souvent les premiers livres que dévorent nos enfants. Dans cette collection, Nathan propose trois niveaux de lecture : je déchiffre, je commence à lire, je lis comme un grand. Ces trois livres appartiennent à la troisième catégorie « je lis comme un grand » : les enfants peuvent lire ce qu’il y a dans les bulles, et les parents le texte ! Si l’enfant sait lire seul, il se fera un plaisir de tout dévorer !

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Au village du chevalier Bernard et de son écuyer Solal, c’est jour de match ! L’équipe de Bernard affronte au rugby l’équipe de l’affreux Sire Donald. Mais celui-ci est un vilain tricheur et le match dégénère…

Heureusement, Solal est là !

 

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Lou se promène en forêt avec Réglisse, sa chienne. Elles rencontrent alors un jeune faon, mais il est tout seul. Que va-t-il lui arriver ? Lou a une nouvelle mission : retrouver la maman de son nouvel ami !

Et à la fin : deux pages sur le faon !

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La tour Eiffel a une nouvelle mission. Son amie la pyramide du Louvre rêve de rencontrer ses célèbres grandes sœurs, les pyramides de Gizeh. Direction l’Égypte ! Mais le Voyage n’est pas de tout repos et à leur arrivée, les deux célébrités sont prises dans une tempête de sable…

Et à la fin : deux pages sur l’Égypte !

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Les histoires sont très intéressantes à lire et faciles à comprendre. Les illustrations colorées attirent l’œil. Trois livres pour tous les goûts, qui ne manqueront pas de plaire aux enfants, mais aussi aux grands 🙂

(Presque) jeune, (presque) jolie, (de nouveau) célibataire, Stéphanie Pélerin

(Presque) jeune, (presque) jolie, (de nouveau) célibataire

Quatrième de couverture :

Quand Ivana se fait larguer comme une vieille chaussette par Baptiste, après huit ans d’amour, il ne lui reste plus que ses kilos et ses rides à compter. Pas facile de se retrouver sur le marché des célibataires à la trentaine, quand, pour couronner le tout, on manque de confiance en soi.
Tentant d’ignorer son chagrin, elle décide de reprendre sa vie (et son corps) en main et s’inscrit sur « Be my boy », célèbre site de rencontres. Si l’offre est alléchante, les produits sont souvent de second choix, voire des retours de marchandise… Heureusement, il reste les amies et le bon vin.
À travers des expériences étonnantes, Ivana doit réapprendre à prendre soin d’elle. Mais rien ne sert de courir… il suffit juste d’être au bon endroit, au bon moment.

Un orteil dans la quarantaine, professeur de français en banlieue, Stéphanie Pélerin exerce un métier qui lui demande souvent autant de poigne et de tact que celui de dresseur de fauve. Depuis décembre 2008, elle tient un blog aussi éclectique qu’elle : des albums pour enfants aux romans épicés en passant par la BD, elle dévore tout ce qui se lit. Presque (jeune), presque (jolie), (de nouveau) célibataire est son premier roman.

Mon avis :

Gros coup de cœur pour ce livre, qui est un premier roman.

L’histoire d’Ivana n’a rien d’extraordinaire : la trentaine, larguée par son conjoint, elle se retrouve seule chez elle  avec une confiance en elle sérieusement ébranlée.

Moisir au fond de son canapé ? Ce n’est pas pour elle. Ivana décide de prendre les choses en main, et cela passe par différentes inscriptions : sur le site de rencontres « Be my boy », une autre dans une salle de sport, et une dernière sur un site de régime.

Le personnage d’Ivana est attachant. Elle est sensible, tendre, veut croquer la vie à pleines dents et a un certain caractère. Comme toutes les femmes (je pense !) elle est souvent en proie aux doutes, mais ils ne l’empêchent pas d’avancer : elle doit aller de l’avant ! Et ce n’est pas sa meilleure amie qui lui dira le contraire.

Une histoire aux apparences légères mais derrière lesquelles se cachent des réflexions plus profondes : comment vivre seule à l’âge de 30 ans ? comment réussir à s’accepter avec un corps qu’on ne reconnait pas ? que peut-on dire ou ne pas dire, même à ses amies, quand il s’agit de sexe ? jusqu’où peut-on aller sans risquer le jugement de l’autre ? Et c’est vraiment ça, je trouve, la force de ce livre.

Stéphanie Pélerin ne s’est pas contentée d’une simple caricature de la femme célibataire trentenaire, elle est allée plus loin, donnant une vraie vie à ce personnage (on s’imagine parfaitement la croiser un jour au détour d’une rue parisienne ou niçoise !) et en poussant à la réflexion. Un livre dans lequel beaucoup de femmes devraient se reconnaitre, ou y voir une de leur connaissance.

Ajoutez à tout ça une bonne dose d’humour, une écriture fluide et agréable, et vous obtenez un livre rafraichissant qui sent bon l’été. Et ça tombe bien, car le livre sort demain (mercredi 15 juin) !

Retrouvez (Presque) jeune, (presque) jolie, (de nouveau) célibataire sur le site des éditions Mazarine, et l’auteure sur sa page Facebook !

Un merci de trop, Carène Ponte

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Présentation :

S’il fallait décrire Juliette en un seul mot, transparente serait sans nul doute le bon. Oui, c’est ça, transparente. Depuis qu’elle est toute petite Juliette a toujours fait ce que l’on attendait d’elle. Pour ne pas déplaire, pour ne pas décevoir. Mettant de côté ses rêves et celle qu’elle est vraiment. Résultat, à 30 ans, elle mène une vie sans relief et ennuyeuse au possible. Une vie dans laquelle choisir entre lasagne et sushi est un événement. Pourtant, elle se sent de plus en plus à l’étroit dans cette vie, dans cette peau. Elle a envie de crier qu’elle n’est pas cette fille sans personnalité. Elle a envie d’aborder celui qu’elle croise tous les jours dans son immeuble. Pour lui dire qu’il lui plait. Et par dessus tout, elle a envie d’enfin réaliser son rêve, celui de devenir écrivain. Il n’est jamais trop tard pour devenir soi. C’est ce que va découvrir Juliette au détour d’un merci, un merci de trop. Même si elle est loin d’imaginer ce qui va en découler !

Mon avis :

Voici un livre que j’avais hâte de lire. Le nom de Carène Ponte vous dit peut-être déjà quelque chose : auteure du blog Des mots et moi, lauréate de différents concours dont le prix Ecrire au féminin (encore lui !) ou un concours sur Librinova.

Juliette est une fille gentille, trop gentille. Elle mène une vie tout ce qu’il  y a de plus banal, cherchant à se conformer au maximum à ce qu’on veut qu’elle soit, sans faire de vague. Jusqu’à ce qu’elle craque au boulot : elle démissionne et se donne pour mission de réussir à écrire un livre en trois mois. Mais, la vie réserve des surprises et certaines rencontres (passées ou à venir) vont bouleverser son existence trop lisse.

J’ai lu ce livre en deux jours. L’histoire est fraîche, plaisante, très agréable à lire. Je connaissais déjà la plume de l’auteure car je la suis depuis quelques année maintenant, et je suis ravie de voir que son style écriture s’affirme.

Les rebondissements sont nombreux, les coïncidences crédibles. On suit avec plaisir le parcours de l’héroïne, cette femme ordinaire, qui nous ressemble.

Un premier roman très sympathique, drôle, qui arrive à point nommé pour l’été !

 

 

Fermez les yeux, C.J. Cooper

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Déterminée à combattre sa phobie de l’avion pour obtenir le poste dont elle rêve, Sara décide de recourir à l’hypnose, et rencontre le fascinant docteur Stephen Devane. Au fil des séances, la jeune femme est victime d’hallucinations chaque fois plus terrifiantes…D’où viennent-elles ?
Face aux terribles découverte auxquelles elle est confrontée et grâce à l’aide de Stephen, Sara va se lancer dans une quête d’identité effrénée, à ses risques et périls.

Dans ce thriller choral d’une maîtrise absolue, mêlant à la perfection effroi et tension, C.J. Cooper explore la complexité d’une relation perverse entre un médecin et sa patiente jusqu’à la révélation finale, totalement inattendue.

Fermez les yeux si jamais vous avez besoin de reprendre votre souffle…

Mon avis :

Attention, coup de cœur !

Sara aime beaucoup son travail. Un de ses collègues prenant bientôt sa retraite, elle pourrait gravir les échelons en occupant ce nouveau poste. Seulement, il lui faudrait prendre l’avion, chose qu’elle refuse obstinément, inventant à chaque fois à la dernière minute un imprévu. Et pour cause, Sara est une jeune femme souffre d’aérodromophobie (il vient de loin celui-là !) : elle a une peur panique des avions.

Alors, un jour, elle se décide à aller voir Stephen Devane, un docteur spécialisé dans l’hypnose, autant réputé pour son talent que pour son visage craquant. Chose amusante, Stephen est le frère de Tim, le futur époux de Charlotte, la soeur de Sara. Dès la première rencontre, quelque chose se passe entre le médecin et sa patiente, comme si quelque chose s’était aussitôt lié entre eux :

« Le plus extraordinaire, c’est que j’ai tout de suite eu l’impression d’aller mieux. Une seule rencontre avait suffit pour que je reprenne confiance. Je suppose que j’étais exaltée à la perspective de m’attaquer concrètement au problème. J’ai été obligée d’attendre un semaine avant d’obtenir un deuxième rendez-vous et le début d’un véritable travail. J’avais hâte de m’y mettre. Et de revoir Stephen, aussi. » nous confie Sara.

Quant à Stephen, on retrouve un peu plus loin ses premières impressions :

« J’ai beaucoup pensé à vous, après votre départ. J’ai imaginé les conversations que nous aurions. Planifié la suite. La façon dont je vous évaluerais. La retenue que j’observerais avant d’agir, une fois que je me serais assurée que vous étiez dotée des qualités indispensables. Pour autant, il me semble que j’ai immédiatement su que je ne serais pas capable de me réfréner, quelles qu’en soient les conséquences. »

On comprend aussi rapidement que quelque chose s’est passé entre eux, sans savoir exactement quoi : évidemment on le découvre au fur et à mesure qu’on tourne les pages, et c’est tout-à-fait surprenant (et étrangement génial je trouve mais là, si vous avez lu le livre, vous allez me prendre pour une fille psychopathe !).

L’histoire est donc un point fort de ce livre, mais, il n’est pas le seul. L’autre prouesse concerne la narration de cette histoire. Ce sont différents protagonistes de cette affaire qui nous la racontent. Ils répondent aux questions d’un journaliste qui enregistre les conversations, Sara pense que ça l’aidera à comprendre toute l’histoire. C’est ainsi que nous avons un véritable roman polyphonique, qui nous permet de découvrir cette histoire sous différents points de vue : celui évidemment de Sara, mais aussi de Charlotte, sa soeur et de son futur époux Tim, même s’il a été un peu réticent au début, Nick, son ancien petit ami, Caroline, une amie, Félicity et Julian, des collègues de travail, ou encore Sandra, la secrétaire de Stephen. La voix de Stephen se glisse aussi dans ce mélange, ce qui rend l’ensemble encore plus saisissant. Et que dire de la fin : saisissante.

Vous l’aurez compris, ce thriller est un bijou de premier roman, une tombée fracassante et déroutante dans l’univers de la manipulation

Format papier : 15.90 €
E-book : 10.99 €
Parution:  10/02/2016

Format : 130 x 200 mm
Nombre de pages : 448
EAN : 9782253107743

La grande interview d’un petit rien, Garance Terrere

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Présentation :

Pourquoi Rivette de Bellevue, la journaliste la plus connue de France, a-t-elle décidé d’interviewer Garance Terrere, mère de deux ados, divorcée, négociatrice en immobilier, dont la vie ressemble à celle de tous ces Français moyens ?
Garance va se prendre au jeu de cette interview, et aborder les thèmes de la vie, la société, l’amour, les hommes, l’éducation, la politique… sans détour, avec sincérité et réalisme.
« Pourquoi moi ! » demande Garance.
« Je vous le dirai mais enfin, Garance, vous devriez le savoir ! » a répondu Rivette.
Quelle évidence…

Garance écrit depuis sa tendre enfance. Comédienne, elle se tourne vers les métiers de l’art. Mariage, divorce, Garance se retrouve fonctionnaire, affronte la vie en maman solo, se bat, avance coûte que coûte ! Une seule évidence : vivre la vie, c’est avant tout la ressentir. La traverser par le monde sensible.
La Grande Interview d’un petit rien est un cri de révolte. Écoutez-moi ! Écoutez-nous, petits riens moteurs de vie ! Vous, moi… sans le « Pouvoir » sinon le pouvoir des mots.

Mon avis :

La grande interview d’un petit rien est le premier livre -publié – de Garance Terrere. Notre personnage principal, éponyme, est une femme commune : une maman divorcée, mère de deux enfants, qui travaille. Alors, pourquoi ces journalistes veulent-ils l’interviewer ? Qui est Garance Terrere ?

Cette question, on cherchera à la résoudre tout le temps de la lecture. Mais, cette interview est surtout un prétexte pour parler de différents sujets tout en nous dévoilant des parcelles de la vie de Garance Terrere, sans chercher à la rendre plus éclatante ou merveilleuse. Le tout, d’une façon touchante, sous une plume délicate et tendre, délicieusement optimiste. Vous l’aurez compris, j’ai aimé. Si quelques coquilles m’ont dérangée au début de la lecture, je les ai vite mises de côté pour me concentrer sur l’essentiel : le texte, et son cocktail d’émotions.

Parlons de ces coquilles : notre auteure est publiée aux éditions Persée … ici il n’y a pas de relecture, pas de précieux conseils pour nous aider à rendre le texte encore meilleur.Et on le sent. Mais le talent est indéniable, et j’aimerais tant que ce livre trouve un véritable éditeur. Je vous laisse lire ici l’avis de mon hibou préféré, qui s’est aussi laissé charmé.

Merci Garance !

Trois jours, Laurence Barry

Présentation :

Judith, Juliette et Jonathan ont grandi heureux dans l’Est de la France, au sein d’une famille juive et laïque, modèle de tolérance. Par amour pour un agriculteur israélien, rencontré lors d’un séjour dans ce pays, Judith décide de quitter Paris et sa soeur avec qui elle cohabite, pour se marier et fonder une famille. Mais son bonheur est éphémère car peu après, son frère trouve la mort dans un attentat à Tel Aviv. Sept ans plus tard, Juliette, restée à Paris, rencontre Mehdi, un musulman avec qui elle veut construire sa vie. Leur père, fragilisé par la mort de Jonathan dont il ne s’est jamais remis, s’effondre et menace de mettre fin à ses jours. Judith décide alors d’intervenir, persuadée que le projet de Juliette achèvera de détruire leur famille. Elle imagine un stratagème et saute dans le premier avion pour Paris. Elle n’a que trois jours pour parvenir à ses fins. Mais ces trois jours sont plus compliqués qu’elle ne l’avait imaginé…

Mon avis :

Ce livre rassemble beaucoup de thèmes que j’apprécie : les traditions familiales, les liens entre les membres d’une même famille, le deuil, le respect, la tolérance et la peur, cette peur infondée, qu’on ne peut raisonner, qui nous fait agit n’importe comment et nous fait dire n’importe quoi. C’est vraiment le genre de livre que j’aime normalement. Ici, j’ai eu un peu de mal à être séduite. Je n’ai pas réussi à rentrer dans l’histoire, ni à comprendre les agissements de Judith. Dès le début sa réaction me semble un peu trop radicale : vouloir le bonheur de son père en anéantissant celui de sa soeur ? Bon, c’est un peu caricatural comme ça, mais je me suis quand même demandée pourquoi elle choisissait le bien-être de son père plutôt que celui de sa soeur. Pourquoi ne pas aider son père à ne pas sombrer ? Peut-être parce qu’elle a peur, elle aussi.

C’est plutôt difficile comme texte, le thème principal n’est pas évident à exploiter. Le style de l’auteure ne m’a pas déplu et j’ai aimé les descriptions des rues de Paris. Mais je suis restée extérieure à l’histoire et je n’ai pas ressenti beaucoup d’émotions. Ce n’est pas pour autant que je bouderai le second livre de l’auteur (oui, c’est un premier roman ! ), car je pense que c’est une plume qui pourrait me plaire sur un autre sujet !

Le coeur entre les pages, Shelly King

Le Coeur entre les pages

Quatrième de couverture :

Maggie, 34 ans, vient d’être licenciée de la start-up branchée de la Silicon Valley où elle travaillait. Que faire sinon traîner au Dragonfly, la pittoresque librairie de livres d’occasion ? Lassé de la voir végéter, Dizzy, son meilleur ami, lui propose de participer à un club de lecture. Au programme : L’Amant de Lady Chatterley. Dans l’édition ancienne qu’elle déniche, Maggie découvre une mystérieuse correspondance amoureuse… Cette découverte va bouleverser la vie de la jeune femme et celle de la petite librairie menacée de fermeture par la concurrence. Le tout sous les yeux espiègles de Grendel, le chat qui a élu domicile parmi les rayonnages.

Spirituel, mordant, généreux, Le Coeur entre les pages est un premier roman au charme fou, une histoire à la fois drôle et sensible qui chante la mélodie joyeuse des livres que nous avons aimés.


Ce n’est pas un coup de cœur, mais j’ai beaucoup aimé ce livre. J’ai apprécié le thème tout d’abord (les livres, la librairie menacée : laissez nous nos librairies !!!) mais aussi l’évolution de Maggie : son personnage devient de plus en plus intéressant et elle « grandit » au fur et à mesure des pages, on a l’impression qu’elle se trouve enfin.

J’ai aussi aimé découvrir  l’échange amoureux quasi épistolaire qui s’est niché à l’intérieur  de L’Amant de Lady Chatterley : je déteste écrire dans mes livres (sauf ceux destinés à la préparation de concours qui sont défigurés) mais on a l’impression qu’un secret se dévoile rien que pour nous. Enfin, j’ai tout un tas de livre qui pourraient trouver leur place dans le Dragonfly.  C’est un lieu d’ailleurs qu’on a bien envie de découvrir, ce repère pour livres en quasi fin de vie. La fin est un peu décevante car classique finalement. Mais ce serait le seul point négatif !

C’est plutôt une belle réussite pour un premier roman, et encore une réussite des éditions Préludes !

Zou, Anne-Véronique Herter

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Présentation :

Ce n’est pas seulement la maison de vacances appartenant à sa famille depuis plusieurs générations que Chance doit quitter, mais aussi tous les fantômes qui l’habitent, ceux de son imagination, ceux de son passé, ceux des histoires que lui racontait son père.
Avec la perte de cette immense demeure, nichée dans un grand jardin séparé de la mer par un petit muret en pierre, lieu d’introspection privilégié de tous pour observer le bleu à l’infini, Chance perd également ses repères et se pose des questions quant à son identité. Est-elle vraiment, comme l’a toujours dit sa grand-mère, la réincarnation de son frère qu’elle n’a pas connu ?
« Zou ! », c’est le signal d’un nouveau départ, d’un renouveau qui s’impose comme une nécessité, un impératif de survie. « Zou ! », si simple à écrire, si court à prononcer et pourtant si difficile à accepter.


Mon avis :

J’aime découvrir un premier roman, la fraîcheur d’une nouvelle plume. J’aime moins quand je n’aime pas cette première rencontre : il n’y a pas encore d’autres livres  à lire rapidement pour rattraper mon impression, et une fois le second sorti (s’il y en a un), je n’ai aucune envie de le lire. Mais il y a aussi des livres qu’on dévore, qui nous font penser que la littérature n’est pas qu’une éternelle répétition, qu’il y a des choses nouvelles que ce soit dans la façon de traiter un sujet ou dans le style est ça, c’est vraiment un régal. C’est d’ailleurs le cas de « Zou », un délice littéraire.

J’ai lu ce livre il y a quelques semaines déjà, roman que j’ai reçu dans le cadre des Matchs de la rentrée littéraire de Price Minister (oui, je suis très en retard), et je n’ai pas pu écrire la chronique dans la foulée (vous savez pourquoi) ce qui n’est pas évident pour retranscrire tout ce que j’ai pu ressentir. Pourquoi ce livre ? Une quatrième de couverture qui m’a interpellée mais aussi (et c’est un gage de qualité pour moi) il était recommandé par Stephie de Mille et une frasques, et je me souviens que sa chronique sur ce livre m’avait particulièrement convaincue.

La maison dans laquelle Chance a vécu va être vendue. Elle décide de se mettre à l’écriture, ce qui lui permet de faire revivre son passé mais aussi de se poser des questions sur son identité et sur sa place dans sa famille face à l’ombre de son frère, décédé avant qu’elle ne puisse le connaitre. C’est aussi l’occasion de faire un bilan pour elle et de poser les bases solides pour un nouveau départ et aller de l’avant.

L’écriture de Anne-Véronique Herter est très prenante, c’est une lecture tout en douceur. L’un des points forts de ce livre est de réussir à surprendre le lecteur par l’alternance des narrateurs, qui ne sont pas toujours des personnes. Ainsi, on peut suivre le point du vue de l’ordinateur face auquel Chance écrit, mais aussi le petit muret de pierre ou la maison. Cela peut sembler étrange (d’ailleurs, ça l’est !), mais l’écriture tout en finesse de l’auteur rend l’ensemble terriblement addictif. C’est un premier livre dans lequel on trouve déjà tant de qualités que je ne peux qu’espérer un second roman. Et, pour ne rien gâcher, l’auteur est plutôt sympathique et facilement accessible, notamment via les réseaux sociaux.

Bref, un livre que je recommande chaudement !