Présentation de l’éditeur :
De retour en Algérie, deux frères redécouvrent la maison de leur enfance, en même temps qu’un pays en pleine révolution démocratique.
Un voyage initiatique fait de chair, de larmes et de rires.
Après une longue absence et la mort de leur mère, deux frères lyonnais se rendent à Sétif pour s’occuper de la maison familiale à l’abandon. Tandis que Samy craint de retourner dans cette ville où il n’a plus de repères, Azouz veut assister à la révolution démocratique qui secoue le pays de leurs racines. Par-dessus tout, il espère retrouver Ryme, son amour de jeunesse. Mais une fois arrivés, ils ne reconnaissent plus rien, et aux yeux des locaux, ils sont des inconnus venus de France. Seul le peuplier planté par leur père devant la maison, un demi-siècle plus tôt, n’a pas bougé. Mais il a tellement poussé que ses racines en menacent les fondations. Un dilemme se pose : garder l’arbre ou la maison.
Dans ce roman ensoleillé, pétri de tendresse et d’humanité, Azouz Begag, avec un irrésistible sens de l’humour, confronte la nostalgie de l’enfance à la réalité d’un pays en effervescence, résolument tourné vers l’avenir par la soif de liberté.
Mon avis :
C’est par ce livre très touchant que j’ai commencé à découvrir la rentrée littéraire 2021. C’est aussi mon premier roman de l’auteur – et pas le dernier.
J’ai été touchée par les retrouvailles entre les deux frères, mais aussi par les émotions et les souvenirs qui les assaillent une fois arrivés en Algérie. Au départ, Samy n’est pas très motivé : l’Algérie lui semble loin, en terme de kilomètres mais aussi de liens, contrairement à Azouz, qui a une triple motivation : voir l’Algérie en proie à la révolution, retrouver Ryme mais aussi régler cette question d’héritage.
Alors qu’ils pensent rentrer dans un second chez eux, là où se trouvent leurs racines familiales, ils sont considérés comme des étrangers et la population ne leur est pas forcément favorable… Dans une Algérie agitée, il sera temps pour eux de faire des choix, et pas seulement celui de savoir s’ils gardent l’arbre ou la maison, dont les racines du premier menace la seconde. Je trouve le lien entre les racines de l’arbre et les racines familiales judicieux et très intéressant. Il exprime bien le dilemme identitaire pour ces binationaux.
Si j’ai été autant touchée, c’est peut-être parce que l’auteur raconte son histoire : il y a bien ce peuplier, planté par son père, qui menaçait les fondations de la maison, et toutes les questions qui en découlent. Puis, il y a aussi cette écriture, fluide et non dépourvue d’humour que j’ai beaucoup appréciée.
Je vous conseille ce beau roman, qui vous fera rire, et qui devrait vous toucher.
Le roman est sorti aux éditions Julliard.