Anton, Eytan, Angus, Julian, Aaron, Lior, Ethel, Anna, Ruth, Ambre, Brune… Les héros romanesques de Gilles Paris ont tous en commun une part d’enfance déchue, le désir de s’échapper, happés par l’espoir d’une vie plus lumineuse. Des bords de Seine aux rivages du lac Léman, de la mer des Éoliennes à l’océan Atlantique, leurs destins intranquilles se nouent et se dénouent, à l’heure où les paysages s’incendient en fin de journée.
Mon avis :
J’ai mis du temps à lire ce recueil, non pas parce qu’il est ennuyeux mais parce que les histoires racontées sont tellement fortes que j’ai eu envie de les savourer.
Au programme : dix-neuf nouvelles, rédigées à la première personne du singulier, qui nous emmènent dans des histoires d’enfance, souvent marquées par la douleur ou des événements dramatiques, ces petits moments qui marquent d’une trace indélébile l’adulte en devenir.
Les lieux sont différents (l’océan Indien, la France, l’Uruguay, Lausanne…) et sont tous décrits avec la même puissance évocatrice : on s’y voit, on parcourt avec les personnages ces univers différents.
J’ai particulièrement aimé les deux premières nouvelles, qui se répondent. Nous vivons un même événement du point de vue de la jeune femme tout d’abord, Brune, puis de celle d’un autre protagoniste, Anton. Laissés à l’adolescence, j’ai aimé les retrouver plus tard, alors qu’ils ont tous les deux construit leur vie d’adulte.
Le style, toujours très poétique, donne de la puissance aux émotions, nombreuses, qui jalonnent les nouvelles. J’ai aimé qu’elles soient, parfois, teintées de fantastique.
Amours, ruptures, trahisons, retrouvailles, l’innocence jouée ou perdue… c’est tout simplement un kaléidoscope de la vie, une nouvelle fois, que nous offre à lire dans ce recueil exigeant Gilles Paris, qui maitrise cet art à la perfection, pour notre plus grand régal.
Un recueil publié aux éditions Gallimard !