Le goût du thé, celui du vent, Eve Borelli

En chroniquant hier l’épisode 1 de la série « Toi, Moi, Maintenant ou Jamais » d’Emilie Blaine, j’ai repensé à Eve Borelli, qui est aussi une auteure HQN  (je vous ai déjà parlé de « La petite brune dans la prairie« ) mais pas seulement car elle a aussi publié chez Nisha édition deux épisodes de la série « Le goût du thé, celui du vent ». Et de quoi me suis-je rendue compte ??? Que je n’avais chroniqué ni l’un ni l’autre, alors que je les ai adorés (oui, oui, encore…).

Petite présentation :

Saison 1 :

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Élinor est une curieuse jeune femme passionnée par le thé. Elle parcourt le monde pour le faire découvrir sur sa chaîne Youtube, revenant à Gruissan uniquement pour s’occuper de sa petite boutique ; adorable lieu de rencontre, son rêve d’enfant.

Une vie calme et douce, soudainement envahie par le trouble, lorsqu’en plein orage, Élinor rencontre le bel Amaury, kitesurfeur et chasseur de tempêtes aux quatre coins du monde. La romantique saura-t-elle convaincre l’homme blessé de remplir sa vie d’amour plutôt que de bourrasques ?

Une comédie touchante, tendre et drôle, pour les soirs de mauvais temps ou les journées ensoleillées. À savourer, quelle que soit la météo.

Saison 2 :

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Elinor et Amaury filent le parfait amour. Mais lorsque l’ex un peu collante du beau kitesurfeur refait surface, la confiance d’Elinor sera-t-elle assez solide ? Et si ses plus proches soutiens lui font défaut, elle devra se libérer seule de ses vieux démons pour ne pas laisser la peur prendre le dessus. Se livrer… ou risquer de tout perdre.

Si vous aimez les histoires d’amour bien écrites, originales (ce n’est pas la petite fille pauvre qui tombe amoureuse de l’homme riche), si vous aimez vous attacher aux personnages, et plonger totalement dans l’univers décrit par l’auteur, ces deux livres sont faits pour vous !

Retrouvez-les sur le site des éditions Nisha

Atelier d’écriture #6 : Mauvais sexe.

Voici ma 6ème participation à l’atelier d’écriture de Leilouna. C’est une photo de Marion cette fois-ci qui nous est proposée. Vous pouvez retrouver mes anciennes participations sous la rubrique « mes écrits ».

Une petite différence cette semaine la contrainte est double : il nous est proposé de partir d’une photo, mais aussi d’un thème : le sexisme.

©Marion Pluss

Mauvais sexe.

J’ai toujours pensé que je n’étais pas née avec le bon sexe. Une erreur à la naissance. Les jeux de mes congénères ne me plaisaient pas déjà toute petite, j’aspirais à autre chose. Plus d’une fois, j’ai essayé de rejoindre le camp « ennemi », puisque c’est ainsi qu’il était déjà perçu (les filles d’un côté, les garçons de l’autre, chaque ensemble bien cloisonné dans son univers), mais on m’a rapidement rejetée. Des deux côtés. Parce que je n’étais pas comme eux dans l’un, parce que j’avais essayé de pactiser avec l’ennemi dans  l’autre. La théorie des genres n’a pas fini de faire parler d’elle.

Longtemps, j’ai cru que je pourrais m’y faire, que j’allais réussir à vivre harmonieusement dans l’univers qui m’était destiné, le seul qu’on m’offrait. Foutaise. Ce qui importe, c’est qu’on rentre dans le moule, qu’on soit conforme, et si on ne l’est pas, qu’on ait au moins la décence de le faire croire. Et surtout, que j’arrête « de les faire chier avec mes lubies fantasques ».

Mais je ne pouvais pas. Non, non, ce n’étaient pas des lubies. Oui, je me cherchais. Oui, j’avais enfin trouvé la chose qui me plaisait, LA chose qui donnait un sens à ma vie : je voulais danser. Non pas gesticuler en boite le samedi soir, mais danser, m’envoler, ressembler à ces formes fines, harmonieuses, et parfois presque désarticulées qui scintillent sur les scènes. Une telle délicatesse. La danse. Ma vie. L’opéra de Paris : je me devais d’arriver au moins jusqu’à ce moment de gloire avant de mourir.

Mais je n’étais née avec le bon sexe. Les hommes, parait-il ne dansent pas, sauf les « tantouses », les « sales PD ». Mon père me l’a assez répété. Mes « copains » aussi. Mais pourquoi parce que je suis un homme on me refuse cette chance ? Il y a, après tout, tant de grands danseurs. Pourquoi pas moi ? Mais ils devaient avoir raison. Ils étaient ma famille après tout, mes amis, ils ne pouvaient que me vouloir du bien. Ce sont les femmes qui dansent.

Et c’est bien ce que je vois dans ce miroir. Ma perruque blonde bien posée, le maquillage est parfait. On m’attend. J’ai l’impression d’être enfin celle que j’aurais dû être. La salle est pleine. Ce n’est pas l’opéra, mais c’est toujours Paris. Au revoir, Paul. Ici, je suis Héléna. Je suis moi. Je suis transformiste.