Rester confiné en ville ? Impensable pour Jo, son frère et sa mère. Ils s’en vont à La Gueule-du-Loup, dans la maison des grands-parents que Jo n’a pas connus, inoccupée depuis leur décès, deux ans auparavant. Et il n’y a pas que des inconvénients : Jo peut faire du sport, profiter de la forêt toute proche, et jeter sur un cahier ses essais de poèmes. Mais bientôt, des phénomènes étranges se produisent. Des bruits inexpliqués. Une peluche qui disparaît. Un animal ensanglanté dans la maison. Qu’est-ce qui hante La Gueule-du-Loup ?
Mon avis :
Quoi ? Un roman qui parle de confinement ? Non merci ! C’est exactement ce que j’aurais répondu si je n’avais pas vu que le roman était écrit par Eric Pessan.
Le confinement, ici, à cause d’une menace sanitaire qui rôde, c’est une toile de fond. L’important est ailleurs : c’est cette maison maternelle, complètement isolée, ces bruits qui surviennent, ces animaux qui rôdent… Jo ne se sent pas à l’aise dans cette maison. Rien que la façade lui inspire du dégoût. Elle ne se sent pas la bienvenue et, depuis qu’ils sont arrivés, sa mère se comporte étrangement. Elle est plus angoissée, plus fatiguée. Si Jo comprend qu’elle soit inquiète pour leur père, resté chez eux pour travailler à l’hôpital, elle comprend que ce n’est pas tout. La maison a un effet négatif sur elle. Mais pourquoi ? Que cache cette demeure ?
C’est un roman fort, très bien écrit, comme bon nombre de romans de l’auteur. Le rythme des phrases mime celui des actions, tantôt rapide, tantôt plus lent, tantôt poétique. Le suspens reste jusqu’au bout et, alors, tout s’éclaire. La fin n’est pas celle qu’on attend, elle n’est pas souhaitable, ni souhaitée d’ailleurs en ce qui me concerne, mais elle est terrible.
Un roman publié à l’Ecole des Loisirs !