Deux titres en littérature jeunesse à découvrir !

Le premier roman est destiné aux adolescents, à partir de 13 ans. Vous avez peut-être déjà entendu parler de d’Or et d’Oreillers, qui cartonne déjà auprès des petits et grands lecteurs, et dont voici la présentation :

C’est un lit vertigineux, sur lequel on a empilé une dizaine de matelas. Il trône au centre de la chambre qui accueille les prétendantes de Lord Handerson. Le riche héritier a conçu un test pour choisir au mieux sa  future épouse. Chaque candidate est invitée à passer une nuit à Blenkinsop Castle, seule, dans ce lit d’une hauteur invraisemblable. Pour l’heure, les prétendantes, toutes filles de bonne famille, ont été renvoyées chez elles au petit matin, sans aucune explication. Mais voici que Lord Handerson propose à Sadima de passer l’épreuve. Robuste et vaillante, simple femme de chambre, Sadima n’a pourtant rien d’une princesse au petit pois ! Et c’est tant mieux, car nous ne sommes pas dans un conte de fées mais dans une histoire d’amour et de sorcellerie où l’on apprend ce que les jeunes filles font en secret, la nuit, dans leur lit…

C’est un roman vraiment drôle et chouette à lire. Les références aux contes de fées qui ont bercé notre enfance sont légions, et nous donne d’emblée une connivence avec le texte qui n’est pas désagréable, au contraire. L’héroïne est active, c’est un personnage fort qui refuse de se laisser bercer par des histoires… L’ambiance gothique donne une atmosphère vraiment délicieuse à ce livre qui est une parfaite réussite.

A retrouver sur le site de l’école des loisirs !

Caractéristiques :

  • Prix : 15,00 €
  • ISBN : 9782211310239
  • Paru la première fois le 03.03.2021
  • Collection Medium +
  • A partir de 13 ans

Autre roman, pour les plus jeunes cette fois ( à partir de 8 ans) : La sorcière de la bouche d’égout, d’Isabelle Renaud. Présentation :

Les sorcières existent ! Véridique ! D’ailleurs, Maud et Melinda ont découvert qu’il y en a une qui vit dans leur école. Oui, dans leur cour de récréation même, bien cachée au fond d’une bouche d’égout. Elle n’est pas méchante et ne ferait jamais de mal à personne. Enfin, sauf si on oublie de la nourrir… Car si par malheur cela se produit alors bonjour les dégâts ! L’arrosage automatique se casse ou l’eau des robinets devient orange. Alors le jour où leur maitresse adorée se fracture l’épaule et est remplacée par l’horrible Mme Tric (qui leur fait disséquer des poissons, beurk !), Maud n’a plus le choix : elle doit demander de l’aide à la sorcière de la bouche d’égout !

Dans ce roman aussi, on rit. Nos petites têtes blondes en ont assez de la remplaçante et décident de faire appel à la Sorcière qui vit depuis cinq ans dans la bouche d’égout. Elle essaie d’abord de l’amadouer en lui donner des friandises, notamment des bonbons à la framboise, ses préférés ! Puis, elle lui glisse un message dans lequel elle demande à la sorcière de les aider à arrêter Madame Tric. Et elle acceptera de les aider, à sa façon…

A retrouver sur le site de la maison d’édition Le Rouergue !

Caractéristiques :

  • sorti en mars 2021
  • 64 pages environ
  • 8.5 €
  • ISBN 978-2-8126-2172-7

[Jeunesse/ado] Colère d’amour, Ahmed Kalouaz

 

9782812616815

Depuis que ses parents se sont séparés, Chloé ne veut plus voir sa mère et habite sur la péniche familiale, avec son père et son petit frère, Olivier. Car depuis la séparation, la colère ne quitte plus l’adolescente, qui n’arrive pas à pardonner à sa mère d’avoir « brisé » la famille. Dans ce roman émouvant, Ahmed Kalouaz fait le choix judicieux d’alterner les chapitres entre fille et mère, donnant les deux points de vue… en laissant au lecteur l’espoir d’une réconciliation. Un roman qui parlera très fort à tous ceux, enfants ou parents, traversant l’épreuve du divorce.

Mon avis :

C’est le troisième roman que je lis de l’auteur, et je ne m’en lasse pas. Je vous avais déjà parlé d’ Uppercut qui a pour thème principal le racisme, et de ce roman  Les regards des autres, qui parle tellement bien de la violence et du harcèlement scolaire.

Ici, une nouvelle fois, l’écriture d’Ahmed Kalouaz me prend aux tripes et je me régale.

Le récit alterne entre deux voix : celle de Chloé, l’adolescente qui se sent abandonnée par sa mère et pour laquelle la narration se fait à la deuxième personne du singulier, et celle de la mère, racontée à la troisième personne.

Chloé n’arrive pas à digérer le divorce de ses parents, contrairement à son petit frère, Olivier, qui se satisfait de la situation. Elle ne lui pardonne pas d’avoir quitté la péniche, de les avoir abandonnés, d’être responsable de la souffrance de son père. Pourtant, on sent l’amour qu’elle lui porte, encore. Mais elle n’arrive pas à passer le stade du ressentiment.

 » Tes parents se tenaient peut-être la main longtemps, le plus près possible de l’instant où ils devaient se séparer, prendre un train, et rejoindre une autre ville, retrouver la vie ordinaire. Mais, cette fois, ta mère lui a lâché la main définitivement, sans prochaines retrouvailles, espoir d’une autre étreinte. Tu enrages à l’idée qu’elle ait pu balayer en une soirée le trésor de presque vingt années« .

En parallèle, nous lisons une autre incompréhension, celle de la mère, Juliette. Elle part avec un groupe d’inconnus faire une randonnée et ses pensées sont souvent tournées vers sa fille, dont le silence est difficile à vivre.

« Il fait nuit depuis longtemps, tout est calme, elle ne dort pas, Chloé lui manque, elle imagine un bout de film où sa fille serait là, à lui tendre la main dans un grand jardin (…) »

Ahmed Kalouaz laisse les deux voix s’exprimer, sans prendre partie pour l’une ou l’autre. La fin, une nouvelle fois ouverte, laisse libre cours à l’imagination.

Un roman à découvrir, paru aux éditions du Rouergue jeunesse !

 

[Jeunesse] Elliot vient de Mars, Cécile Chartre

9782812617362

Amoureux de Lisa, Elliot ne sait pas comment lui avouer sa flamme. Elle ne le remarque même pas ! Sa sœur aînée, Louna, accepte pour une fois de l’écouter et de le conseiller. Parce que les hommes et les femmes ne viennent pas de la même planète, les uns de Mars, les autres de Vénus ! lui explique-t-elle. Il n’en faut pas plus à Elliot pour se penser comme extra-terrestre, en mission d’observation de Lisa !

Mon avis :

 

Louna n’a pas l’habitude d’écouter son frère, ni de lui donner des conseils. Alors quand elle lui explique, un beau jour, que s’il ne comprend pas Lisa c’est parce qu’ils ne viennent pas de la même planète, il ne retient qu’une chose : c’est un extraterrestre !

Si au début il essaie de tout faire comme Lisa (même remonter son nœud jaune dans les cheveux), il réalise rapidement que ce n’est pas possible. Alors qu’à l’école il poursuit ses tentatives pour qu’elle le remarque enfin, à la maison, il pense avoir trouvé le moyen de communiquer avec ses pairs : en passant par le frigo !

Un jour, à l’école, l’enseignante leur apprend une nouvelle : une chanteuse d’opéra va venir dans leur classe. Lisa est ravie, alors Elliot aussi. Persuadé que sa dulcinée chante admirablement bien, le jeune garçon prend beaucoup de temps pour s’entraîner… pour rien : le jour des auditions individuelles, il réalise qu’elle chante comme une casserole ! Elliot sera le seul à être devant, avec Robin, le leader des garçons, qu’Elliot déteste. Or, le jour J, rien ne se passera comme l’institutrice l’avait prévu.

L’histoire est plutôt loufoque et drôle. Elliot prend tout au premier degré et ses tentatives pour se faire remarquer de Lisa sont parfois amusantes… et désespérées.

[Jeunesse] Mamie fait sa valise, Gwladys Constant

 

9782812617522

Mamie, elle en a marre ! Mais de quoi ? De Pépé Hubert… mais surtout d’être la boniche. Et vas-y que je m’occupe du linge sale, de tout nettoyer, de faire la popote ! Puisque c’est comme ça, Mamie se barre ! (et part s’installer chez sa fille). Armand, lui, il est plutôt content de voir débarquer sa grand-mère. Elle est drôle puis avec elle, il peut faire plein de trucs qu’il a pas le droit habituellement. Mais l’amour est-il vraiment mort entre Mamie et Pépé ? Pépé va-t-il se reprendre en main ? Va-t-il reconquérir son grand amour ? Armand aimerait bien mais pour ça, Pépé Hubert va devoir sérieusement se remuer…

Mon avis :

Voici un chouette roman, frais et amusant. Pourtant, le sujet d’origine n’est pas drôle : Mamie Angélina demande le divorce et part habiter chez sa fille, sans lui demander auparavant son accord. Elle ne supporte plus la couleur du papier-peint, qui lui rappelle que, depuis des années, rien ne semble vraiment changer…

Doit-on accepter la routine ? Doit-on considérer que tout est toujours acquis ?

Pépé Hubert est toujours amoureux de sa femme, il refuse de la perdre. Mais il est maladroit, il ne sait pas comment s’y prendre pour retrouver celle qu’il aime. Heureusement, il sera conseillé par son petit-fils, qui n’hésite pas à courir vers le téléphone pour l’appeler, dès qu’il arrive à extirper à sa grand-mère une idée.

Du côté des parents, s’ils sont d’abord dérangés par la présence de Mamie Angélina (surtout le père), ils vont rapidement en prendre leur partie en prenant enfin du temps pour eux : après tout, ils ont une nounou de confiance à domicile !

Les thèmes : l’amour, la famille.

A dévorer dès 8 ans !

Retrouvez les chroniques de Noukette et Jérôme !

A retrouver sur le site de la maison d’édition, Le Rouergue Jeunesse !

Autres romans de l’autrice :

[Jeunesse] Philibert Merlin, Gwladys Constant

[Jeunesse] Passionnément … à ma folie, Gwladys Constant

[Jeunesse] Brouzouf Tour, Cécile Chartre

 

9782812616174

Parce que la vie à la maison n’est pas facile, avec le seul salaire de sa mère, Victorien et sa grand-mère Colette décident de tenter leur chance à un jeu télé à Paris, à 800 kilomètres de chez eux. Comme ils n’ont pas d’argent pour le train, ils se lancent dans le covoiturage. Suivront trois jours de rencontres et d’aventures désopilantes. On retrouve Cécile Chartre au meilleur de sa verve, pour un road-movie plein d’humour et de tendresse.

Mon avis :

L’histoire est originale : un ado qui part en voiture avec sa grand-mère pour gagner de l’argent, ce n’est pas courant. L’intérêt n’est pas de savoir si les deux personnages vont faire fortune mais de suivre la route qui va les mener à bon port, si toutefois ils y parviennent. Les imprévus sont de la partie, les rencontres et les révélations aussi.

La relation entre le petit-fils et sa grand-mère est intéressante à suivre, ils peuvent compter l’un sur l’autre. Ce sont aussi de personnes pleines d’humanité, et Victorien apprendra beaucoup. Mon seul bémol : j’ai trouvé le livre parfois trop rapide et je n’ai pas réussi à m’attacher aux personnages.

Paru aux éditions Le Rouergue.

[Littérature jeunesse / Ruralivres] Uppercut, Ahmed Kalouaz

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Placé dans un internat pour garçons difficiles, Erwan est envoyé en stage dans un centre équestre, après une fugue. Ce garçon métis, né d’un père sénégalais et d’une mère bretonne, est habitué à se battre, à la moindre remarque sur sa couleur de peau. Et il rêve de devenir boxeur. Face à Gilbert, le directeur du centre, qui lance des blagues racistes sans même s’en rendre compte, il va devoir apprendre à ne plus réagir au quart de tour. Un beau portrait d’adolescent à la dérive trouvant enfin à canaliser sa violence.

Mon avis :

Uppercut est sélectionné pour le prix Ruralivres 2018, dans la sélection des dévoreurs, et je peux déjà vous dire que les retours de mes élèves sont plutôt bons…  ce qui me ravit puisque j’ai adoré ce livre.

De l’auteur, Ahmed Kalouaz, j’ai déjà lu Les regards des autres, qui parle avec brio du harcèlement. Celui-ci a pour thème principal le racisme, un thème très en lien avec le regard des autres…

Ce livre est une belle réussite. J’ai aimé suivre le parcours d’Erwan, ce jeune ado plein d’énergie, d’envies et de rage, qui parle le langage des poings. Seul, loin de chez lui, il prend conscience de la chance qu’on lui offre en se rendant au stage qu’on lui propose et est bien décidé à la saisir.

J’ai aussi aimé suivre l’évolution de la mentalité de Gilbert, le directeur du centre équestre, bourré de préjugés jusqu’à la moelle, plus parce qu’il a l’habitude de répéter ce qu’il entend que par véritable conviction, ce qui n’est pas le cas de tous les personnages…  La relation qui se noue entre Gilbert et Erwan au fil des pages est touchante par sa sincérité.

Ce roman se lit rapidement : il est court, certes, mais l’histoire est tellement prenante qu’on n’a pas envie de le lâcher. Le vocabulaire est facile à comprendre, les constructions de phrase aussi ce qui le rend accessible à un grand nombre d’ado.

Le racisme, rappelons-le, est puni par la loi. Ici, on se rend compte de la violence verbale que peuvent avoir certaines remarques bourrées de clichés. Des uppercuts verbaux qui rendent Ko, sans combat.

Mon seul regret : avoir quitté Cédric, le compagnon d’internat d’Erwan trop tôt, sans en savoir plus sur lui, sans savoir ce qu’il allait devenir… On sent que tout n’est pas gagné pour lui, que c’est encore dur, qu’il se sent mal.

Un excellent roman aux éditions du Rouergue !

 

[Jeunesse/ado] Titan noir, Florence Aubry

 

9782812615979

Employée dans un parc océanographique, Elfie, 18 ans, devient rapidement dresseuse d’orques. Mais alors qu’elle nous raconte sa relation privilégiée avec l’une d’entre elles, Titan Noir, une autre voix dresse un panorama terrifiant de ces parcs… et nous dévoile l’identité réelle de cette orque. Inspiré de l’histoire d’un vrai cétacé, le roman de Florence Aubry s’inscrit dans les campagnes actuelles appelant à la fermeture des parcs aquatiques, où le spectacle de divertissement repose sur la captivité et la souffrance des animaux. Un roman bouleversant sur la condition animale.

Mon avis :

Elfie trouve un travail de caissière dans un parc océanographique. Elle est ravie de cet emploi, tout le monde semble heureux, même les animaux selon la jeune femme. Rapidement et sans savoir vraiment pourquoi, elle change de poste et se retrouve à s’occuper des manchots : les nourrir, les soigner. Elle apprend sur le tas et découvre que les animaux ne sont pas toujours tendres entre eux, prêts à s’en prendre aux plus faibles à la moindre occasion. Puis, elle quitte les manchots pour rejoindre Titan, une orque mâle. Elle sent progressivement un lien qui se noue entre elle et l’animal : mais est-ce la réalité ou une chimère ? Peut-on vraiment lier un lien avec un animal sauvage, même si ce dernier est enfermé depuis son plus jeune âge ?

La réalité du milieu, Elfie la découvre progressivement : les espaces restreints, les animaux qui ne sont pas toujours soignés comme il le faudrait, la faim qui les ronge et les oblige à se montrer obéissant pour espérer un poisson, pas toujours frais. Et si le parc océanographique n’était pas aussi idyllique qu’Elfie l’imaginait ?

En parallèle, nous suivons le témoignage d’un autre narrateur. On comprend qu’il connait très bien l’orque, Titan, qu’il le suit depuis longtemps. Les pages sont noires, de la couleur de l’orque, l’écriture blanche. On découvre l’histoire du cétacé, capturé dès son plus jeune âge, qui répondait avant au nom d’Oscuro et qui est devenu une orque tueuse d’hommes.

Voici un roman que j’ai lu quasiment d’une traite. L’auteure s’est inspirée d’événements vrais, ce qui rend le récit encore plus intense. La maltraitance animale est réelle, Elfie le découvre progressivement, dans toute son horreur. L’histoire est parfaitement ficelée et rappellera le film Blackfish un documentaire centré sur la vie de l’orque Tilikum, qui a aussi tué des hommes.

Un roman qui ouvre les yeux sur une réalité, la maltraitance animale, qui pourrait servir de point départ à un débat en classe avec les adolescents.

Un roman publié aux éditions du Rouergue !

 

 

[Jeunesse/ado] Mes nuits à la caravane, Sylvie Deshors

9782812616112

Présentation :
Lucile a perdu sa mère adorée il y a quatre ans, et depuis, son père a sombré. Un jour, exaspérée, elle quitte la maison et s’installe dans une caravane, au bout du pré, dans laquelle sa mère aimait se réfugier pour peindre. Avec l’aide de trois copains, elle se construit un refuge, mais mène aussi l’enquête sur les raisons de la faillite du restaurant de ses parents… Portrait positif d’une bande d’adolescents, luttant contre la désespérance et l’ennui, dans un petit bourg du Limousin.

Mon avis :

Voici un chouette roman, publié aux éditions du Rouergue. Lucile ne supporte plus de devoir tout faire chez elle depuis le décès de sa mère : elle fait les courses, le ménage, elle a l’impression de prendre le rôle de l’adulte face à un père qui n’a plus de travail et qui se laisse aller. Un jour, elle décide de partir dans la caravane au fond du jardin, une caravane dans laquelle sa mère venait se réfugiait pour peindre et chercher l’inspiration. Aidée par de très bons amis, le lieu est vite habitable et il devient un peu le repère des jeunes, même si parfois Lucile aspirerait à un peu plus de solitude.

Lucile va passer plusieurs nuits dans sa nouvelle habitation. Les échanges avec son père sont réduits au strict minimum, il ne vient pas la voir ce qui lui convient, de toute façon elle ne saurait pas quoi lui dire. Mais, des petites attentions finissent par apparaitre… et si son père se reprenait enfin en main ?

Parallèlement, Lucile fait des découvertes concernant l’ancien travail de son père. Ce dernier possédait un restaurant qui a brûlé. Les dettes de son père ne lui ont pas permis de se relancer, l’absence d’envie aussi. A l’époque, on parlait d’un accident… était-ce réellement le cas ? Des indices vont pousser Lucile à mener l’enquête et à découvrir la vérité.

C’est un roman très riche, avec des thèmes variés et intéressants : le deuil, la relation entre un père et sa fille, l’amitié et sa force, l’amour aussi. Un roman plein d’optimisme, comme une fenêtre qui s’ouvre et qui nous offre le portrait d’un bande d’adolescents bien décidés à profiter de leur vie.

 

[Jeunesse] Philibert Merlin, Gwladys Constant

sans-titre

Dans la famille de Philibert Merlin, tout le monde a un don… Tous, sauf Philibert ! Ses parents et ses six frères et sœurs sont chacun des génies dans leur domaine : musique, danse, sciences, etc. Normal, ce sont des enchanteurs ! Mais Philibert a beau chercher son talent, faire des expériences, il ne trouve rien… Serait-il un simple petit garçon ? Pas sûr !

Mon avis :

J’ai lu en une soirée ce petit roman plein d’humour, mais je ne sais pas pourquoi il est passé entre les mailles des chroniques.

Philibert ne trouve pas son don, ce qui l’inquiète comme les membres de sa famille. Mais qu’est-ce qu’un don ? Quel type de don pourrait-il avoir ? Pourrait-il en être dépourvu ? L’idée trotte dans la tête du petit garçon et le rend malheureux. Il se sent tellement différent ! Il multipliera les tentatives pour essayer de révéler son don, en vain : il ne créera que des catastrophes.

J’étais très heureuse à l’idée de retrouver l’écriture de Gwladys, découverte dans l’excellent roman (beaucoup plus sombre et destiné aux grands ados) Passionnément, à ma folie.

En résumé : une belle histoire fantastique, pleine d’humour, qui met en avant les relations familiales et la place de l’enfant, mais aussi la différence.

Un roman publié aux éditions le Rouergue, collection Dacodac !

 

[Jeunesse] La fille qui mentait pour de vrai, Catherine Grive

9782812615153

Mais pourquoi ment-elle tout le temps, Kimberley ? Gros mensonges ou mensonges drôles et gratuits…. Comme son père, d’origine suédoise et chauffeur poids lourds vers les pays du grand Nord, elle a une capacité à s’évader tout le temps, au collège, en famille, en disant n’importe quoi. Jusqu’à ce que sa mère semble, elle aussi, être entrée dans un grand mensonge par omission. Une tranche de vie pleine de charme, souvent drôle et très juste dans son personnage d’ado encore très indécise dans la recherche de sa vérité.

Mon avis :

Voici un roman que j’ai dévoré, et qui m’a émue aux larmes. Pour tout vous dire, arrivée à la page 128, vers la fin du roman (ceux qui l’ont lu comprendront pourquoi), je n’arrivais plus à lire les pages tant les larmes me brouillaient la vue. Alors c’est vrai que je suis dans une période où je suis très émotive, mais je réagis tout de même rarement autant à la lecture d’un roman.

Mais revenons au début. Kimberley ment, tout le temps. C’est même devenu une habitude, quelque chose qu’elle s’est mise à faire sans vraiment y réfléchir. Mentir, respirer, c’est la même chose. D’ailleurs, elle est très douée. Progressivement elle se rend compte néanmoins de cette « défaillance » et s’interrogera dessus, le lecteur aussi. D’où lui vient cette envie de déballer des mensonges à tout va, envie qui se rapproche du besoin ?

Chez elle, son père lui manque. Routier dans les pays du grand Nord, il part souvent et longtemps. Une fois Kimberley l’a accompagné, un moment d’évasion entre un père et sa fille. Elle lui écrit des lettres, lui aussi. Mais ces dernières s’estompent. Pourquoi ?

Comment se forger son identité quand on ne vit que dans le mensonge ? Comment se trouver quand on a l’impression de perdre sur les routes enneigées une partie de soi ?

La fille qui mentait pour de vrai est un très bon roman. L’histoire est prenante, le thème intéressant, l’écriture fluide sert à merveille l’ensemble. La question de l’identité y est amenée d’une façon subtile.

Autre texte qui traite du mensonge écrit par l’auteure : « Le Mensonge », un album paru en 2016, pour les petits lecteurs dès 5 ans, illustré par Frédérique Bertrand.

 

 

Un roman paru aux éditions Le Rouergue, collection Doado !