Mariages de saison, Jean-Philippe Blondel

Mariages de saison -


Juillet 2013 en province. Comme chaque été, Corentin retrouve, au côté de son parrain, Yvan, son emploi saisonnier de vidéaste de mariage. Chargé d’accompagner les couples des premières heures de la journée la plus importante de leur vie jusqu’au matin suivant, il recueille leurs espoirs et leurs désillusions, leurs joies et leurs détresses, parfois. Mais à vingt-sept ans, il est temps de faire des choix, amoureux tout autant que professionnels. Corentin a devant lui cinq mariages et aucun enterrement pour trouver sa voie.

Analyse des sentiments, amertume et plaisir, empathie pour les personnages… On retrouve dans Mariages de saison tout ce qui fait le charme des romans de Jean-Philippe Blondel.

 

Mon avis :

Si vous suivez le blog, vous savez maintenant que j’aime beaucoup Jean-Philippe Blondel. J’ai eu de gros coups de cœur pour certains de ses livres que ce soit en littérature jeunesse ( Blog, Double Jeu) ou romans contemporains (Un hiver à Paris).

Ce nouveau livre, Mariages de saison, m’a aussi beaucoup plu. Corentin se retrouve depuis quelques années à filmer  les mariages, en compagnie de son parrain Yvan, avec lequel il s’entend très bien. Mais, ce dernier l’a prévenu : il faut que ce soit un emploi temporaire :

« Il met parfois Corentin en garde : A force de te farcir des cérémonies à longueur d’été, tu finis par ressentir une espèce de nausée, tellement de petits fours, de coupes de champagne, de saumon fumé, et puis toutes ces piques, ces reproches, ces rancœurs que tu perçois derrière la caméra, ça t’indispose, en tout cas ça ne te dispose pas, tu n’as pas envie de passer de l’autre côté de l’objectif, et résultat, et bien, tu fais du surplace dans ta vie. Je t’interdis de suivre mon exemple, Corentin, à un moment donné il faut arrêter, tu trouves un vrai boulot, à temps complet … ».

Lors de ces cinq mariages, l’auteur nous dresse le portrait de couples différents : des personnes qui semblent faites pour vivre ensemble ou au contraire, un couple qui s’unit  parce qu’il faut bien trouver quelqu’un. Certains sont sûrs d’être amoureux, d’autres moins. Il y a ceux qui ont accepté les vidéastes pour faire plaisir à la famille et qui, dans le fond, s’en moquent.

A travers ses mariages, on suit aussi la vie de Corentin, plaqué une nouvelle fois par sa copine parce qu’il n’est jamais disponible le week-end pour sortir, trop pris par son travail pour lequel il rentre souvent très tard. On peut découvrir aussi un de ses projets : filmer plusieurs personnes, avec lui uniquement en guise de spectateur. Vouloir que l’autre se dévoile devant la caméra. Et, ça, je ne suis pas certaine qu’il s’imaginait à quel point ça modifierait sa vie. J’ai aimé la fin, énormément, le moment où Corentin s’offre le plus à nous, où on commence à comprendre ce qui semble être sous-entendu tout au long du roman.

Un beau livre sur le temps qui passe, sur les choix, sur la famille et sa place, l’amour. De la joie, de la tristesse, de la profondeur sous une apparente légèreté : c’est ça aussi, la force de Jean-Philippe Blondel.

 

Informations :

 

  • Littérature française
  • Date de parution : 01/01/2016
  • Format : 11,5 x 19,0 cm, 192 p., 14.00 €
  • ISBN 978-2-283-02839-1

 

[Humeurs] L’attente

Il y a des jours où je suis patiente, d’autres ou je le suis beaucoup moins. Ces autres jours, je suis capable d’actualiser ma boite mail toutes les cinq minutes (pour ne pas dire les deux ), d’éteindre et de rallumer mon téléphone et même de nettoyer la carte sim (imagine qu’une mini poussière soit capable d’empêcher un mail d’arriver ou un coup de téléphone !). Bref, je m’occupe.

La dernière fois que ça m’est arrivée, c’est quand j’attendais les résultats du concours Au féminin, un concours d’écriture pour lequel j’avais écrit, entre autre, la nouvelle « Yéri » (il faudra que je pense à la mettre en ligne sur le blog).  Et, avant cela, ça devait être pour mes résultats de CAPES, il y a donc quelques années …

Donc, j’attends. Et quand j’attends, le temps passe d’une manière hyper bizarre : une minute met bien cinq minutes à passer, et je ne vous parle pas des heures … Alors, je m’occupe : je lis – mais ne retiens rien -, m’occupe des copies – mais n’arrive pas à être assez concentrée pour les corriger correctement et je les trouve toutes nulles, ce qui n’augure rien de bon pour les notes, alors autant les laisser de côté -, et j’actualise, encore, et encore. Je suis même capable de regarder à la fois sur le téléphone et sur l’ordinateur, au cas où l’un des deux serait pris par une soudaine paralysie qui engendrerait une incapacité à s’actualiser.

Ouais, je sais. Rien que ça.

Et, quand le téléphone sonne, affichant un numéro que je ne connais pas, je sautille intérieurement de joie en me disant « ça y eeeeesssssssst », et raccroche en constatant que c’est juste un publicitaire en manque d’insultes qui a composé mon numéro.

Alors, on se dit qu’on est nulle, que ça sert à rien d’attendre quoi que ce soit puisque je suis bien trop insignifiante pour intéresser la moindre personne, que ce soit par mes écrits (car c’est bien de cela qu’il s’agit, l’attente d’une réponse d’une maison d’édition, peu importe l’avis) ou mes avis de lectrice (là, c’est pour être membre du jury d’un prix littéraire).

Et puis, le temps passe. Je parviens à m’occuper, j’écris un peu et j’oublie tout. Après tout, le temps passe bien assez vite, non ?

 

 

 

 

Le joli moi de mai, Emilie de Turckheim

Le joli mois de mai par Turckheim

En ce joli mois de mai, Monsieur Louis repose sous un arbre, une balle de fusil dans la gorge. Par testament, il lègue sa maison de campagne – qu’il avait transformée en hôtel pour chasseurs – et l’ensemble de ses biens à cinq de ses anciens clients. Venus de la ville, les héritiers sont réunis autour d’Aimé, l’homme à tout faire de la maison.
On attend alors le notaire …
Un couple véreux, un inspecteur de police, un militaire et un tenancier de bordel homosexuel : ces convives n’ont-ils que le seul appât du gain pour point commun ?

Mon avis :

Ce livre m’a été offert par Anne Sophie, du blog Mes Lectures page après page. Il faisait partie du colis que j’ai eu la chance de gagner. Elle m’a proposé une lecture commune, j’ai accepté !

De l’auteure, Emilie de Turckheim, j’avais déjà lu Héloïse est chauve, que j’avais détesté (et donc non chroniqué) : le langage trop cru m’avait déplu, surtout pour une histoire aussi dure.

Ici, le style est différent. Le narrateur est Aimé, l’homme à tout faire de la maison. L’auteur nous retranscrit son phrasé, auquel on s’habitue vite, et qui est empreint de beaucoup d’humour.

« Depuis deux ou trois jours, il s’était même mis à se gratter. Comme un pou, qu’aurait attrapé des puces, il se grattait. Jour et nuit, ça faisait un sale petit bruit. Maintenant qu’ils sont arrivés, je lui trouve presque une dignité. Pour se faire du réconfort, il tient dans ses bras le petit Grin. Grin, c’est notre petit chat qu’on appelle Grin pour faire un jeu de mots. Comme quoi fallait pas se mettre des martel en tête. Je lui ai dit t’en fais pas Martial, quand ils seront repartis on retrouvera la tranquillité du mois de mai. C’est qu’il a perdu l’habitude de se faire regarder la tête. »

Il y vit avec Martial, un homme au physique horrible suite à un accident qui nous est raconté en cours de lecture, une fois que le narrateur a bien fait monter le suspens. Le propriétaire, Louis, est mort, tué par une balle de fusil. La maison sert d’hôtel pour chasseurs depuis quelques années. Et, ce sont justement cinq anciens clients qui ont été désignés pour devenir les héritiers de Louis : ils devront se partager les différents biens (maison, terrain …). Mais, rien ne se passera vraiment comme prévu, quelqu’un en aura décidé autrement ….

J’ai aimé la fin, à laquelle je ne m’attendais pas. On comprend au fur et à mesure les liens entre les indices qui nous sont disséminés ça et là. Si à la longue le style d’écriture m’a un peu ennuyée, c’était tout de même une agréable lecture.

Pour retrouver l’avis d’Anne Sophie, c’est ici !

En attendant Bojangles, Olivier Bourdeaut

En attendant Bojangles par Bourdeaut

Sous le regard émerveillé de leur fils, ils dansent sur «Mr. Bojangles» de Nina Simone. Leur amour est magique, vertigineux, une fête perpétuelle. Chez eux, il n’y a de place que pour le plaisir, la fantaisie et les amis.
Celle qui donne le ton, qui mène le bal, c’est la mère, feu follet imprévisible et extravagant. C’est elle qui a adopté le quatrième membre de la famille, Mademoiselle Superfétatoire, un grand oiseau exotique qui déambule dans l’appartement. C’est elle qui n’a de cesse de les entraîner dans un tourbillon de poésie et de chimères.
Un jour, pourtant, elle va trop loin. Et père et fils feront tout pour éviter l’inéluctable, pour que la fête continue, coûte que coûte.
L’amour fou n’a jamais si bien porté son nom.

Mon avis :

Encore une belle découverte, aux éditions Finitude (que je ne connaissais pas, d’ailleurs). L’histoire est plutôt originale, voire loufoque : une couple qui n’arrête pas de danser (surtout sur l’air de Mr Bojangles, de Nina Simone) pouvant même en oublier de préparer le repas, des personnes constamment invitées, une fête qui semble toujours durer, à laquelle Superfétatoire (prénom donné car elle ne sert à rien), l’oiseau (une grue de Numidie), ne manque pas de participer. Elle, elle change de prénom tous les jours, au gré des envies de son mari. Lui, il possède des garages. Ils ont un fils, qui apprendra à vivre au sein de cette étrange famille, mentant à la maison sur ce qu’il se passe à l’école, et inversement. Mais, cette douce folie va laisser place à quelque chose de plus difficile, de plus sombre. Il va falloir affronter la vraie vie au moment où la mère sera envoyée dans une clinique … Comment faire pour la retrouver ?

Je ne dois pas être la seule à trouver des airs de Boris Vian à cette histoire. Il y a un fabuleux mélange de gaieté et de tristesse, de folie et de raison. Un beau premier roman. Vivement les autres !

 

Où est mon hérisson ?

Où est mon hérisson ?

Maman depuis un an, j’ai à la maison un bébé qui est déjà très attiré par les livres : les histoires commencent un peu à l’intéresser, mais, ce qu’elle aime surtout, c’est les prendre, les manipuler, tourner les pages, les gratter (et aussi le manger, mais je n’ai pas encore trouvé le livre comestible pour bébé …).

Je remercie les éditions Usborne pour l’envoi de ce livre que ma fille a tout de suite adopté.

« Où est mon hérisson » fait partie de la catégorie « Les tout-doux Usborne », pour l’éveil des petits. C’est un livre tactile, au texte simple (pas besoin de faire dans la prose poétique pour les bébés ! ), truffé de petites illustrations colorées avec des matières à découvrir du bout des doigts.

A chaque page, bébé découvre une nouvelle matière placée sur une partie du corps du hérisson. Sa préférée : la dernière, avec le dos tout rugueux du petit animal  !

D’ailleurs, c’est elle qui vous le présente :

Capture

et la fameuse dernière page !

Capturea

Bilan : livre adopté par maman qui le trouve vraiment bien fait et mignon, et pas bébé qui s’amuse déjà beaucoup avec !

Retrouvez-le sur le site des éditions Usborne !

Je reviens bientôt vers vous avec un autre livre de la même maison d’édition !

 

L’âme prêtée aux oiseaux, Gisèle Pineau

 

Présentation :

Lorsque, venue de Guadeloupe, Sybille arrive à Paris avec son jeune fils Marcello, elle trouve hospitalité et affection auprès de Lila. Extravagante et merveilleuse Lila, tour à tour cocasse et pathétique, hantée par trop de souvenirs… Tandis que Sybille songe aux hommes disparus de sa vie – son père, son petit-frère mort-né –, Lila se souvient de son amour pour Henry, fils d’une cuisinière noire et d’un riche héritier blanc des Caraïbes anglaises, rencontré dans la liesse de la Libération.

Marcello grandit entouré des fantômes des hommes qui ont traversé la vie des deux femmes. Lorsqu’il apprend que son père est encore en vie, il décide, contre la volonté de sa mère et de Lila, de rejoindre la Guadeloupe pour le retrouver. Après son départ, Lila n’aura plus qu’une idée en tête : se rendre en Amérique et retrouver son fils.

D’un bord à l’autre de l’océan, d’un bout à l’autre du temps, malgré les dénégations, subsiste pourtant l’amour, cette âme prêtée aux oiseaux qui, de contes en légendes et de cœur en cœur, se rit des interdits en dénouant les jeux du destin et des tragiques vanités des hommes.

Mon avis :

L’histoire est belle, mais j’ai eu un problème avec l’écriture de l’auteure, un peu trop poétique, imagé pour moi (pourtant, souvent, ça me plait). Dès les premières pages, j’ai senti que je n’arriverai pas à accrocher, et ça c’est vérifié.

« (…) Alors, elle s’était inventé un horizon bleu de théâtre qu’elle aurait elle-même barbouillé à la peinture à l’eau, étalé du bout d’un sein, de la pointe de la langue, par pure curiosité, pour connaître le velours et le sel de ce ciel-là, avant de s’envoler.

Elle avait souvent collé son oeil tout contre le flacon. Elle surprenait des gens qui n’y étaient encore plus, mais dont l’écho renvoyait les voix, encore et encore. Rires et pleurs et cris de fantômes. Figures graves du passé qui l’invitaient à les rejoindre, apparaissaient parfois et puis se défaisaient au fur et à mesure, pareilles à ses amours sur terre.

Un jour, la fiole avait glissé d’entre ses doigts, s’était brisée en mille éclats, livrant les eaux troubles et furieuses de sa vie« .

Si par contre ces quelques lignes vous donnent envie : foncez ! C’est une auteure dans l’ensemble très appréciée.

L’insigne du boiteux, Thierry Berlanda

Quelques mots :

Non, ce n’est pas une nouvelle lecture ! J’ai déjà lu et chroniqué L’insigne du boiteux il y a quelques mois, vous pouvez d’ailleurs retrouver le billet ici, et celui consacré au deuxième tome « La fureur du Prince » . Par contre, ce livre va enfin sortir en grand format, et vous attendre dans toutes les librairies. J’ai adoré ces deux livres,alors si vous voulez un thriller haletant, inquiétant, effrayant, original et terriblement addictif, foncez !

Quelques informations :

Genre : Polar Lire la suite de « L’insigne du boiteux, Thierry Berlanda »

La terre qui penche, Carole Martinez

La terre qui penche par Martinez

Blanche est morte en 1361 à l’âge de douze ans, mais elle a tant vieilli par-delà la mort ! La vieille âme qu’elle est devenue aurait tout oublié de sa courte existence si la petite fille qu’elle a été ne la hantait pas. Vieille âme et petite fille partagent la même tombe et leurs récits alternent.
L’enfance se raconte au présent et la vieillesse s’émerveille, s’étonne, se revoit vêtue des plus beaux habits qui soient et conduite par son père dans la forêt sans savoir ce qui l’y attend.
Veut-on l’offrir au diable filou pour que les temps de misère cessent, que les récoltes ne pourrissent plus et que le mal noir qui a emporté sa mère en même temps que la moitié du monde ne revienne jamais?
Par la force d’une écriture cruelle, sensuelle et poétique à la fois, Carole Martinez laisse Blanche tisser les orties de son enfance et recoudre son destin. Nous retrouvons son univers si singulier, où la magie et le songe côtoient la violence et la truculence charnelles, toujours à l’orée du rêve mais deux siècles plus tard, dans ce domaine des Murmures qui était le cadre de son précédent roman.

Mon avis :

Premier livre que je lis de cette auteure, et, j’ai été conquise. Conquise par l’univers de l’auteure, le 14ème siècle, ses batailles, la vie de l’époque, sa morale … Deux voix s’entremêlent : celle de la jeune fille et celle de la  vieille âme, morte il y a quelques années, et qui voit sa propre vie racontée par la jeune fille. Leur vie.

La narratrice est une petite file au caractère bien trempé, voulant apprendre à lire et à écrire, mais son père refuse : ce sont des choses réservées au diable ! Elle vit entourée des bâtardes, dans un château où elle peine à trouver sa place, malgré la présence de sa soeur. Elle a perdu sa mère il y a déjà de longues années.

A l’âge de 12 ans, voilà qu’on commence à la regarder avec des visages contrits, on arrive pour lui confectionner une magnifique tenue. Quelque chose se trame. En effet, quelques jours plus tard, elle partira avec son père et des cavaliers en direction d’un autre château où elle est promise à l’Enfant, un petit garçon un peu fou, qui refuse de grandir. Mais elle, elle ne dit rien. Elle est une Minute, une toute petite Minute. Et la Loue, cette rivière, qui ne cesse de réclamer des vies, qui semble parfois affamée, impossible à rassasier.

Une histoire qui présente aussi la vie des femmes à une époque qui n’était pas des plus faciles, leurs conditions, la dureté de leur vie, l’absence de choix.

J’ai été conquise aussi par l’écriture de l’auteure, fluide, poétique, touchante voire percutante, qui joue sur les rythmes et l’intensité des émotions. Les petites joutes verbales entre les deux voix narratrices (l’enfant et la vieille âme) sont aussi très agréables à lire, et nous sèment le doute. J’ai aussi aimé les petites chansons.

Bref, foncez !

 

La grand-mère de Jade, Frédérique Deghelt

La grand-mère de Jade par Deghelt

« Les livres furent mes amants et avec eux j’ai trompé ton grand-père qui n’en a jamais rien su pendant toute notre vie commune. »

Quand Jade, une jeune femme moderne, « enlève » sa grand-mère pour lui éviter la maison de retraite et fait habiter à Paris celle qui n’a jamais quitté la campagne, beaucoup de choses en sont bouleversées. A commencer par l’image que Jade avait de sa Mamoune, si bonne, si discrète …

Une histoire d’amour entre deux femmes, deux générations, au dénouement troublant.

Mon avis :

C’est le premier livre que je lis de l’auteur (j’ai l’impression d’écrire sans cesse cette phrase !), une amie, blogueuse (clic  ) me l’a gentiment prêté. Les chapitres alternent entre la narration de Jade et celle de Jeanne. J’ai aimé le début de l’histoire, la fougue de Jade quand elle part enlever sa grand-mère, Jeanne, sans vraiment se rendre compte des engagements que l’acte allait engendrer.

Jade est une jeune trentenaire au coeur tendre, qui refuse de voir sa grand-mère, qu’elle connait pourtant peu, finir le restant de sa vie dans une maison de retraite. Elle est contre cette décision prise par ses tantes, suite au malaise de Jeanne, ces dernières étant trop accaparées par leurs vies professionnelles pour pouvoir/vouloir s’occuper d’elle.

La cohabitation entre les deux femmes commence tout en douceur. Jeanne – alias Mamoune – découvre une femme bien différente de celle qu’elle s’imaginait, pour son plus grand bonheur. Quand sa grand-mère lui propose de l’aider pour son projet d’écriture, elle est à la fois surprise, et angoissée : que va-t-elle en penser ? Comment va-t-elle l’aider ? Et, pourquoi ?

Si la chute de ce livre est vraiment intéressante, je n’ai pas été particulièrement captivée par l’histoire. J’ai eu plus de mal à lire les chapitres consacrés à Jeanne, que je me dépêchais de terminer, survolant parfois les pages. Pourtant, j’ai aimé l’écriture de l’auteure : je tenterai avec un autre livre.

 

 

La ballade de Lila K, Blandine le Callet

La ballade de Lila K, c’est d’abord une voix : celle d’une jeune femme sensible et caustique, fragile et volontaire, qui raconte son histoire depuis le jour où des hommes en noir l’ont brutalement arrachée à sa mère, et conduite dans un Centre, mi-pensionnat mi-prison, où on l’a prise en charge.
Surdouée, asociale, polytraumatisée, Lila a tout oublié de sa vie antérieure. Elle n’a qu’une obsession : retrouver sa mère, et sa mémoire perdue. Commence alors pour elle un chaotique apprentissage, au sein d’un univers étrangement décalé, où la sécurité semble désormais totalement assurée, mais où les livres n’ont plus droit de cité.

Au cours d’une enquête qui la mènera en marge de la légalité, Lila découvrira peu à peu son passé, et apprendra enfin ce qu’est devenue sa mère. Sa trajectoire croisera celle de nombreux personnages, parmi lesquels un maître érudit et provocateur, un éducateur aussi conventionnel que dévoué, une violoncelliste neurasthénique en mal d’enfant, une concierge vipérine, un jeune homme défiguré, un mystérieux bibliophile, un chat multicolore…

Roman d’initiation où le suspense se mêle à une troublante histoire d’amour, La ballade de Lila K est aussi un livre qui s’interroge sur les évolutions et possibles dérives de notre société.

Mon avis :

C’est ma libraire qui m’a conseillé ce livre, et j’ai plutôt aimé ma lecture. Je ne suis pas une adepte des dystopies, mais j’ai trouvé l’histoire vraiment prenante et originale, on s’attache au personnage de Lila, alors qu’elle ne représente pas la figure du personnage attachant traditionnel. Le style de l’écriture est fluide et agréable. La fin est ouverte, je me demande si une suite est envisagée.

C’est le premier livre que je lis de l’auteure, Blandine le Callet. N’hésitez pas à m’en recommander d’autres !