Quatrième de couverture :
Le sais-tu, toi, que ce jour-là une mèche blonde a glissé de ce tissu serré jaune et bleu ?
Je découvre et j’admire tout, ce foulard jaune et bleu, un grain de beauté plat et clair sur ta joue gauche, cette manière que tu as de te tenir debout dans un léger déhanchement, l’odeur mentholée de la lotion que tu appliques sur tes jambes après les avoir exposées au soleil. Ces mots « dégoûtant’, « rigolo’ qui étaient si nouveaux et qui ne le sont plus, la première télévision couleur, les premiers cinémas d’art et d’essai, les premières pilules contraceptives, tes jupes beaucoup trop courtes, la chanson « Summer of Love’ que l’on écoutait à la radio, tout cela est toujours présent.
Tu me conduis, ce printemps-là, vers la modernité. »
Comment peut-on aimer quand le monde entier vous désire ?
De Paris à Rome à la fin des années 60, une histoire aussi brève que solaire entre » Bri « , la plus belle fille du monde, l’une des plus célèbres aussi, et un jeune homme dont elle aura été le professeur d’amour.
C’est le cas pourtant ici. Nous lisons la lettre que F. écrit à celle qu’il a aimée, celle qui signe ses lettres « Bri », suite à la parution de son autobiographie. On comprend qu’il s’agit de Brigitte Bardot l’une des plus grandes stars de l’époque. Le ton est à la confidence:
Je me suis précipité pour l’acheter, j’étais content d’avoir enfin de tes nouvelles.
J’ai aussi cherché, une petite part de narcissisme ne fait pas de mal, si tu parlais de moi, des dix semaines que nous avons passées ensemble. J’avais peu d’illusion. Je ne suis pas le dernier ni le premier dans ta liste d’amoureux, mais tu me consacres une phrase et elle me plaît beaucoup. ».
Le choix de « Bri » est bien choisi : on reconnait facilement de qui il s’agit, tant son portrait est singulier. On sait tous la souffrance qu’elle ressentait, son besoin constant d’aller vers les hommes, cette femme capable de tout donner : un caractère difficile à dessiner, tant elle incarne à la fois la force et la faiblesse. J’ai été touchée par sa capacité à rester indifférente au monde qui l’entoure, refusant de s’en laisser affecter, se contentant parfois d’être juste là.
Je ne peux pas en dire plus, c’est vraiment un livre plein d’émotions, bouleversant. La belle plume de Colombe Schneck nous emmène et nous fait vivre et partager ces moments passés.
Un pur moment de douceur, d’authenticité, de poésie. Un délice littéraire.
Voilà qui pourrait me réconcilier avec cette auteure qui m’avait déçue dernièrement.
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je suis en train de lire le dernier, « Sœurs de miséricorde », et il est juste génial.
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