[Jeunesse / ado] Ce qui fait battre nos cœurs, Florence Hinckel

sans-titre

 

Quatre ados en cavale, en quête de leur part d’humanité.

À la moindre émotion, la petite sœur d’Esteban est en danger : elle vit avec un cœur artificiel bas de gamme. En 2030, le marché propose pourtant des organes performants et sûrs, fabriqués par la société Organic… encore faut-il pouvoir se les payer.
Désespéré, Esteban kidnappe Leila, une jeune fille célèbre car « artificielle » à 96 %, ainsi que Noah, le riche héritier d’Organic. Le deal ? Il relâchera les otages s’il obtient un nouveau cœur pour sa sœur.
Commence une nuit de cavale sur les routes de France, retransmise en direct sur les réseaux sociaux.

Mon avis :

La couverture de ce roman m’a attirée dès sa sortie et, quand j’ai vu le nom de Florence Hinckel dessus, je n’ai plus hésité. Pourtant, j’ai attendu pour le lire : la faute à ces 440 pages que je voulais pouvoir savourer tranquillement ! J’ai donc attendu d’être en vacances.

Il faut savoir, tout d’abord, que je ne lis pas beaucoup de récits de science-fiction : ce ne sont pas des textes avec lesquels j’arrive à accrocher sauf, généralement, ceux qui paraissent aux éditions Syros. Une nouvelle fois, la magie a opéré : j’ai adoré ce roman.

Dans ce texte, nous sommes dans un futur assez proche : 2030. Un futur dans lequel certains organes peuvent être remplacés par des prothèses, de plus ou moins bonne qualité, selon l’argent que l’on peut y consacrer.

La famille d’Esteban manque d’argent. Sa petite sœur n’a le droit qu’à un cœur bas de gamme, qui a déjà servi plusieurs fois. S’il était performant, ce ne serait pas gênant… mais ce dernier a des ratés : il s’arrête pour reprendre quelques secondes plus tard. L’angoisse ! Esteban ne supporte plus la situation : il décide d’agir. Après avoir récupéré l’arme d’un de ses amis, il prend en otage Leila, la fameuse « fille artificielle » qui est atteinte d’une maladie dégénérative et dont tous les organes ont été remplacés par des prothèses d’excellente qualité. Seul son cerveau n’a pas été modifié. Il embarque aussi Noah, qui accompagnait Leila. Ce dernier est le fils du président de la société Organic, qui a le monopole dans le domaine de la création d’organes. En chemin, une quatrième adolescente, Maria, qui fuit son oncle, se joindra à eux. Elle a un bras artificiel, qu’elle a augmenté elle-même, c’est-à-dire qu’il dépasse la puissance que devrait avoir un bras naturel, ce qui est interdit.

Rapidement, ils seront recherchés et poursuivis par la police. Il en découlera une cavale surprenante et terriblement addictive pour le lecteur. Les chapitres laissent la voix au quatre personnages, ce qui nous permet de découvrir différents points de vue. Les relations entre les personnages évoluent, et pas forcément comme on s’y attendrait.

Le thème du progrès médical et technologique est au centre du livre. Si à l’heure actuelle tout le monde ne peut bénéficier de la même qualité de soin, cela s’accentue encore avec les implants, puisque seuls ceux qui sont de mauvaise qualité sont remboursés par la sécurité sociale. La puissance et l’importance des réseaux sociaux y est aussi exploitée. Mais, ce n’est pas tout.

En filigrane se pose la question de l’humanité : jusqu’à quel point peut-on, malgré les implants et les prothèses augmentés, se définir encore comme un être humain dans une société ou on peut presque remplacer un de ses membres abimés comme on changerait de chemise ? D’ailleurs dans un tel cas, comment craindre encore la mort ? Doit-on « réparer les vivants », ou accepter de les laisser mourir quand le corps devient défaillant ?

Ce livre est nourri de nombreuses réflexions, et amène à réfléchir. L’histoire, extrêmement bien ficelée, m’a complètement séduite et je dois avouer être très admirative du talent de l’autrice.

En résumé : un roman riche en réflexion, prenant, qu’on dévore. Bravo, Florence !

 

 

 

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